Bonne année 2016

Une année 2015, chargée collectivement sur notre territoire, avec des émotions parfois difficiles à supporter, vient de se terminer. Le bilan n’est pas très réjouissant. La qualité de vie se détériore avec ces attentats qui sévissent, avec ces discours où apparaissent certains amalgames qui sont à l’opposé de réunir les gens, avec ce chômage qui ne cesse d’augmenter, avec… tant de désordre qui font que le peuple voit ses repères déstabilisés. La sécurité est alors mise en avant, tant collective qu’individuelle. La vigilance prend soudain tout son sens. Assisterions-nous alors au réveil des cerveaux, jusque-là endormis, face à ces nouveaux comportements où seule la violence règne. Une chose est certaine : l’histoire ne manque pas de leçons et pourtant, il semblerait qu’on les oublie vite. Si l’on veut garder la paix dans notre société, comme dans celle de tous les pays européens, il faudra commencer par faire la paix avec soi-même, aussi bien dans nos actes que dans nos paroles, c’est-à-dire montrer un comportement qui véhicule de l’amour et non de la haine. Le poids des gestes et le poids des mots devront garder la mesure pour ne pas attiser des ambiances parfois très malsaines. Plus en profondeur encore, le poids de nos pensées. Mais pour cela seule une véritable réflexion permettrait d’envisager une amélioration de nos vies. C’est donc du quotidien, en se ramenant à des valeurs essentielles, que peut naître davantage d’harmonie dans notre existence.

Refuser la violence, ne pas lui permettre de s’étendre, encore moins de gagner, restera un objectif prioritaire pour permettre aux enfants de demain d’avoir la possibilité de vivre avec sérénité. Pourtant, une certaine prédisposition à la violence est encore bien présente chez l’espèce humaine, malheureusement démontrée en ce XXIe siècle en plusieurs lieux sur notre planète. Que faudra-t-il pour que nous comprenions qu’il n’est pas utile d’aller dans ces directions destructrices ? L’éducation aura toujours à mon sens une place prioritaire car celui qui a du savoir peut mieux diriger, orienter sa vie. Mais encore faut-il que les connaissances servent au service de l’humanité dans un but de construire, d’améliorer notre quotidien. Il y a tant de choses à faire, de projets qui permettraient d’endiguer des situations locales parfois très difficiles et diminuant ainsi les écarts entre les peuples. Mais visiblement les objectifs des différentes civilisations ne sont pas forcément les mêmes. Sans doute liés à ses propres représentations. On perçoit bien l’énorme chantier qui se dresse devant l’humanité : comprendre l’Autre !

Faire cet effort – comprendre l’Autre – sans toutefois accepter tout et n’importe quoi, surtout si c’est au détriment de la liberté (précision : tant que celle-ci ne nuit à personne !) sera un premier pas pour avancer positivement. Et ce sera là un pôle important pour cette année 2016… celui de penser positivement. Ce sera difficile, vis-à-vis de ce que nous impose le contexte actuel, mais possible par des efforts personnels et sans relâche.

Pour cette année 2016, je vous souhaite beaucoup de bonheur, de la joie, des sourires à profusion, des moments de partage, d’entre-aide et de discussion afin de mieux saisir ce que peut exprimer le cœur de la Vie. Le simple regard d’un enfant peut à lui seul exprimer cette vie pleine d’enthousiasme. Nous, adulte, n’oublions pas ce regard. Santé, surtout, physiquement comme mentalement, mais celle aussi de l’esprit… Pour vous accompagner sur votre chemin.

Bonne et heureuse année 2016.

Jean-Claude Bénis



Une nouvelle Ceinture Noire au dojo...

du nouveau…

 

 

 

 

 

Si cette année le nombre de candidats pour l'obtention de la ceinture noire ou d'un grade supérieur était inférieur à celui de l'année dernière, la qualité quant à elle y était supérieure. Cela nous a valu d'assister à de très belles prestations techniques avec l'esprit du ryu que nous suivons, le Tengu-ryu. O-Sensei Roland HABERSETZER était ravi de la qualité présente sur le tatami. Et le public également heureux de voir un tel karaté. Si, comme le soulignait O-Sensei, c'est le résultat du travail du sensei auprès de leurs élèves, on peut rajouter que c'est également le fruit d'un investissement acharné de ces derniers sur la Voie. Aujourd'hui, il existe tant de sollicitations extérieures qui entravent la continuité de la pratique du karaté, qu'il faut avoir des convictions profondes pour simplement cheminer sur la Voie.

Michel COURTEHOUTTE sait ce que c'est la persévérance, mais au-delà de celle-ci, la passion qu'il vit dans la pratique du karaté lui permet aujourd'hui d'entrer dans la cour des yudansha. Promu 1er dan ce samedi 19 mars, c'est une satisfaction pour lui tout d'abord, mais également pour le dojo… (qui comptabilise sept ceintures noires maintenant, sans compter ceux qui nous ont quittés pour leur travail et qu'on n'oublie pas). Didier, Sébastien et Patrick ont su accompagner avec leur sensei, Michel, et bien d'autres karatékas du dojo, pour aller vers le shodan. Un grand bravo à Michel qui a bien mérité son entrée dans les études supérieures… car c'est maintenant, après la base acquise, que débute réellement l'étude du karaté. Je dis bien « étude »… Nous le savons tous – pour ceux qui connaissent Michel – que c'est un passionné de la pratique du karaté et qu'il le communique autour de lui afin que d'autre comme lui puisse goûter aux vertus de cet art. On ne comptera plus le nombre de personne qui est rentré au dojo grâce à Michel, pour le karaté, ou le tai chi chuan que nous pratiquons également.

Du travail, de la constance, de la persévérance et voici le résultat :

Michel COURTEHOUTE, reçu pour la ceinture noire. BRAVO Michel


Michel COURTEHOUTE
, reçu pour la ceinture noire. BRAVO Michel !

Les candidats au passage de grade de mars 2016.


Les candidats au passage de grade de mars 2016.

Michel a compris, comme d'autres, que cette pratique-là du karaté, différente des milieux sportifs, vaut vraiment le coup d'être connue et partagée tant ses bienfaits sont présents. Chez nous, nous ne pratiquons pas pour des ceintures, des grades, mais tout simplement pour le plaisir, dans une étude poussée. Et c'est dans cet état d'esprit avec un questionnement inévitable, en interaction avec soi comme avec le monde, la société actuelle, que nous évoluons dans notre pratique. Se voir évoluer, changer, aussi bien dans le mouvement que dans la réflexion, portée sur le dehors (la place de l'homme dans la vie, dans l'univers, dans la société,…) comme sur le dedans (la gestion du stress, des émotions, mais aussi les sensations de la circulation de l'énergie interne,…) sont des facteurs qui ne peuvent que nous interpeller.

Alors un grand bravo à Michel, un fidèle et un pilier du dojo ! Longue route dans l'étude…

Mais ce n'était pas fini pour notre association… Une grande surprise, pour tous, disons-le, lorsque O-Sensei annonçait un grade supplémentaire à notre sensei Jean-Claude Bénis, et à qui il décerna le grade de TASHI, c'est-à-dire 6e dan de karaté. Ce grade implique une forte responsabilité aussi bien dans le ryu que dans le dojo de Sélestat. Nous en avons bien conscience !

Après tous ces événements, c'était l'heure du stage Koshiki. Comme à l'habitude, les corrections furent nécessaires… loi du temps et d'une baisse de vigilance. Mais c'est toujours avec autant d'enthousiasme et de remise en question que ces katas anciens nous interpellent et nous appellent de plus en plus. Est-ce lié à une certaine maturité de notre art… ou à une certaine sagesse ? À chacun sa réponse.

Michel recevant son diplôme par O-Sensei Roland HABERSETZER


Michel recevant son diplôme par O-Sensei Roland HABERSETZER

Michel ayant reçu sa ceinture noire, quelques ajustements s'imposent.


Michel ayant reçu sa ceinture noire, quelques ajustements s'imposent.

Discours de notre nouveau shodan.


S'ensuit un discours de notre nouveau shodan.



SURPRISE…

pour le Dento Budo Dojo

 

Un évènement exceptionnel eut lieu durant ce passage de grade de mars 2016. En effet, à la surprise générale des présents, O-Sensei Roland HABERSETZER a octroyé à sensei Jean-Claude BENIS le grade de TASHI, selon la progression du Tengu ryu karaté-do, ce qui correspond à un 6e dan en karaté.

C'était inattendu ! Mais cela crée une joie intense chez les membres de notre association, le Dento Budo Dojo, comme d'ailleurs dans l'école où nous appartenons, le Tengu-ryu. Cette joie fut partagée avec deux autres promus comme 6e dan, deux Allemands, Helmut GÖTZ et Alexander CALLEGARI. Ce moment, intense, marque selon O-Sensei, l'engagement porté par ces karatékas au sein du Tengu-ryu. Une constance dans la pratique qui n'est plus à démontrer au sein de leur propre dojo mais aussi par des actions diverses selon les personnalités de chacun dans le ryu.

Un 6e dan

 
 
Jean-Claude BÉNIS recevant une nouvelle ceinture par le sempai Jacques FAIEFF pour son nouveau grade de 6e dan.

Jean-Claude BÉNIS recevant une nouvelle ceinture par le sempai Jacques FAIEFF pour son nouveau grade de 6e dan.

 
 
Les trois promus au titre de TASHI. De gauche à droite, Soké Roland HABERSETZER, Helmut GÖTZ, Alexander CALLEGARI et Jean-Claude BÉNIS.

Il va sans dire que recevoir un tel grade c'est aussi porter en soi davantage de responsabilité. C'est également un indicateur, curieux, celui de l'écoulement du temps dans la pratique avec le sérieux qui l'accompagne.

Chacun de ces karatékas exprime leur karaté avec une expression qui leur est personnelle, et c'est normal après cette durée de pratique de leur art.

Au dojo à Sélestat, notre sensei nous avait dit après cette promotion :

« C'est curieux, je n'avais jamais imaginé qu'un jour j'en arriverai là ! Lorsque j'avais commencé le karaté il y a trente ans – ça ne rajeunit pas ! – je me souviens d'une anecdote que je vais vous raconter. Passionné dès le début de ma pratique du karaté je m'étais rendu dans une librairie non pas des moins célèbres aujourd'hui pour l'achat d'un livre sur le karaté. Rendu sur place je commençais à consulter les livres et parmi l'ensemble deux m'ont taper dans l'œil. Le premier livre, sur les katas shotokan de bases et avancés, le second sur les katas supérieurs, tous deux de Roland Habersetzer que je ne connaissais pas encore à l'époque… mais curieusement que je connus l'année suivante – durant ma deuxième année de karaté ! Était-ce un signe du destin ? Sans doute… car des signes (pour celui qui sait les voir… il y en eut beaucoup. Je voulais prendre le livre de base mais je n'avais pas assez d'argent sur moi, alors j'ai pris celui moins coûteux des katas supérieurs même si ce n'était pas une priorité à ce moment-là de ma pratique. Signe du destin… je ne revis plus jamais ce livre dans une quelconque librairie ! Ouf, je l'avais… En consultant le contenu j'avais alors vu que les katas allaient jusqu'au 5e dan. C'est alors que j'avais pensé – je m'en souviens comme si c'était hier… curieux ça aussi ! – que j'aimerais bien arriver jusque-là. Une pensé bien surprenante, avec l'innocence du débutant qui ne voyait pas du tout la tâche qui devait être accomplie pour arriver à un tel niveau ! Mais souvent, nombreux des karatékas visent la ceinture noire. Pour ma part c'était d'apprendre tout le contenu du style. Honnêtement, lorsque je me projette dans le passé, avec ce recul que j'ai maintenant, je n'avais tout simplement pas conscience de l'ampleur de ce que cela impliquerait dans ma vie. Mais une chose est certaine, c'est que la pratique du karaté m'a tout de suite, et dès ma première année, passionné… comme aujourd'hui, sinon plus !

Apprendre, comprendre, mais aussi et surtout, transmettre, est une nécessité pour moi. Enseignant de métier, j'ai forcément une sensibilité sur ce qui doit être montré, dit, véhiculé, afin de construire une personne et non la détruire. Le temps de pratique me permet de percevoir ce qui en fait un véritable art. Difficile à comprendre si on se fie au seul regard, souvent superficiel, de la technique du karaté. Se cache derrière celle-ci, l'autre versant, difficile d'accès, mais qui garde en elle-même quelques messages venant d'un autre temps, par leur origine, mais intemporels par ses valeurs humanitaires.

Si je vous dis cela, c'est aussi pour vous encourager à persévérer dans votre karaté. Cela vous guidera dans votre vie, et vous fera cheminer… la Voie, n'est-ce pas ! Mais je voudrais vous dire aussi, merci à vous, car par votre présence nous pouvons partager une pratique qui déteint des valeurs tellement profondes et nécessaires dans nos sociétés où la place du spirituel s'efface devant celle du matérialisme. Un retour vers l'essentiel, le cœur de votre existence n'a pas de prix. Seul de l'engagement, avec confiance, que vous mènerez vous portera vers ce qu'on appelle dans le budo, le satori. Mais pas que dans le budo d'ailleurs… »

Ces quelques paroles marquent bien l'esprit de notre dojo, avec la prestation technique qui va de pair. Bun et Bu, rappelons-nous, sont la marque d'une dialectique où inexorablement l'un dépend de l'autre. C'est là aussi une belle différence au regard d'une seule pratique sportive où prime, jusqu'à une certaine limite, seulement la technique.

Un grand bravo à notre sensei, pour son engagement, que nous remercions de nous donner tout ce courage nécessaire pour à notre tour cheminer sur la Voie.



Stage de printemps 2016

Au nord de Sélestat

En ces moments difficiles après ces évènements qui affectent la France, entre autres, par cette violence gratuite, le stage avait une note particulière. Nous percevons, nous karatékas de différentes nations, que la voie que nous suivons, celle du Tengu-no-michi du Soké Roland HABERSETZER, répond bien à ces nouvelles formes de violence. Mais restons modestes, car bien des circonstances peuvent nous dépasser malgré tout.

Que faire, sinon dans un premier temps, expliquer pour convaincre et essayer de développer tout d'abord la vigilance chez chacun de nous face à ce nouvel environnement puisque pour une part de la population l'éducation a échoué ! Que ce soit dans la famille, dans les établissements scolaires, etc., lorsque l'éducation d'un comportement citoyen a échoué on devra répondre avec nos propres moyens du moment devant ces actes odieux manifestés ici et là dans la mesure où on peut le faire. C'est aujourd'hui difficile d'engager une réponse adéquate sans déborder vers un excès de violence face à la violence ! On a muselé la parole comme on a verrouillé l'engagement qu'il faut prendre devant une violence reconnue. C'est donc bien avec les moyens du bord qu'il faudra agir avec toujours en arrière plan d'avoir une réponse proportionnelle à l'attaque car il ne s'agit pas de détruire d’emblée, mais bien de stopper la violence.

Dans cet esprit, nous avons pu expérimenter différentes situations pour justement adapter un comportement responsable… la note citoyenne, n'est-ce pas ! Dans notre école, Tengu ryu, nous avons toujours conscience qu'il faille sortir d'une éventuelle situation de crise avec le moins de dégâts possibles, pour soi comme collatéraux. Forcément, cela appelle à la responsabilité de chacun.

O-Sensei HABERSETZER lors d'une explication.


O-Sensei HABERSETZER lors d'une explication.

Faire face à la violence restera toujours un défi, dans ce sens qu'on progresse en terre inconnue… Qui, en effet, peut prétendre qu'en sera l'issue ? Cette dernière sera-t-elle favorable, pour la ou les personne(s) qui prennent de plein fouet une situation violente inattendue ou au contraire défavorable ? Pour survivre, une réponse optimale devra être adoptée avec tout le discernement nécessaire durant l'action.

Démonstration accompagnée d'une pédagogie qui ...

O-Sensei HABERSETZER lors d'une démonstration…


O-Sensei HABERSETZER lors d'une démonstration…

plaît à tous, et essentielle pour bien comprendre.

L'écoute attentive des karatékas devant le Soké du Tengu-ryu.


L'écoute attentive des karatékas devant le Soké du Tengu-ryu.

Alors c’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons partagé une fois de plus notre pratique du karaté en réactualisant – ce que nous faisons sans cesse sur cette voie du Tengu-no-michi – certains comportements selon les circonstances. Les situations étant infinies, l’étude crée en soi une véritable foison d’interrogations. Les réponses quant à elles restent toujours délicates et personnelles. Mais vivre l’instant présent dans son cœur permettra peut-être de s’en tirer, avec toutefois, des traces qui resteront sans doute en mémoire ; nous savons que des moments empreints de fortes émotions restent gravés à jamais et qu’il faudra vivre avec… C’est bien la raison pour laquelle des cellules d’écoutes se mettent souvent en place après des événements inattendus qui perturbent et déstabilisent certaines personnes où la réalité se montre être d'une nature fort différente de celle d'un monde angélique !

Durant ce stage nous avons pu également, dans l'esprit du budo, expérimenter des techniques de défense, démontrées par Siegfried comme par Helmut et leurs partenaires, dans des registres différents auxquels nous étions habitués en passant du kara-ho au buki-ho par quelques moyens détournés…

Si c'est notre dernier stage au sein du Tengu-ryu pour cette année (« saison ») ce n'est évidemment pas une fin en soi, bien au contraire ! Sans vouloir accélérer le temps, vivement quand même à notre prochain rendez-vous, celui de l'école des cadres qui aura lieu les 24 et 25 septembre suivis du stage d'hiver les 26 et 27 novembre à Eschau… pour de nouveaux échange.

Ceintures noires du Dento Budo Dojo

Karatékas du Dento Budo Dojo exécutant zuki chudan.


Jean-Edouard, Marie-Andrée et Ludovic, karatékas
du Dento Budo Dojo exécutant zuki chudan.

Didier en tengu kamae, garde du Tengu-ryu sur la distance ma.

Didier en tengu kamae, garde du
Tengu-ryu sur la distance
ma.

 

Groupe de quelques karatékas de Sélestat, du Dento Budo Dojo.


Groupe de quelques karatékas de Sélestat,
du Dento Budo Dojo.



Patrick McCarthy

Une rencontre inoubliable…

 

Un mois de juillet, somme toute, différent du reste pour notre association. Suite à une information transmise par O-Sensei Roland HABERSETZER - lui-même prévenu par Serge HECKEL, un « ancien » du Dento Budo Dojo lorsque nous étions à Strasbourg - Patrick JOSEPH et moi-même avons eu une chance énorme… en rencontrant Patrick McCarthy !

Faut-il le rappeler ?… Eh oui ! Patrick McCarthy est l'un des spécialistes, avec O-Sensei HABERSETZER et feu O-Sensei Tadahiko OHTSUKA du maintenant célèbre, après leurs publications, BUBISHI. Cette rencontre avait donc une saveur que je ne pouvais que délecter, avec Patrick, car connaître les trois spécialistes de cet ouvrage avec leur recherche avait forcément un grand intérêt pour la culture générale mais aussi pour les applications personnelles qu'ils ont tous sues, par leur connaissance, nous transmettre par, soi le biais de la littérature ou soi par la démonstration technique de leurs interprétations de ce document.

 

Sur la photo, au centre, O-Sensei Patrick McCarthy, entouré à gauche par Patrick JOSEPH et Jean-Claude BÉNIS à droite, tous deux du Dento Budo Dojo.


Sur la photo, au centre,

O-Sensei Patrick McCarthy
, entouré à gauche
par
Patrick JOSEPH et Jean-Claude BÉNIS
à droite, tous deux du Dento Budo Dojo.

 

Quand on pense à toute cette dégradation relationnelle qui peut parfois exister entre les hommes, ici, autour du Bubishi, c'est bien la réunion qui prédomine, entre la France, le Japon et l'Australie ! Comme quoi, des sujets existent pour partager ensemble, avec des points de vue différents, en relation avec le style et la sensibilité de chacun, de ces trois grands maîtres. On ne peut que les remercier pour l'éclairage qu'ils savent nous donner sur la bible des Arts Martiaux pour notre pratique moderne. Faute de racines dans les milieux sportifs il est grand temps de s'y intéresser avant de perdre, peut-être, et ce serait bien dommage… ce qui a donné pour une part l'origine de notre budo !

Quelle joie, avec Patrick JOSEPH, d'avoir pu pratiquer en compagnie de O-Sensei McCarthy et de partager son approche bien personnelle, mais qui nous a ouvert des nouvelles pistes de recherche dans notre pratique du karaté. Non seulement ce dernier a vécu une dizaine d'années au Japon, mais il a eu cette chance que peu ont eue de connaître de nombreux anciens maîtres et ceux de bon nombre de styles ! Que ce soit du Goju-ryu okinawaien, du Shorin-ryu, etc., de nombreuses branches ont pu être explorées par Patrick McCarthy.

Jean-Claude BÉNIS exécutant une clé sur Patrick JOSEPH. Photo de Patrick McCarthy ainsi que les suivantes.


Jean-Claude BÉNIS exécutant une clé sur Patrick JOSEPH.
Photo de Patrick McCarthy ainsi que les suivantes.

Les rôles sont cette fois-ci inversés !

Les rôles sont cette fois-ci inversés !

Dans une phase d'un kumité élaboré par Patrick McCarthy lui-même.


Dans une phase d'un kumité élaboré
par Patrick McCarthy lui-même.

Nous avons pu, au cours de deux repas, partager ensemble quelques discussions sur de nombreux sujets. J'ai pu avoir un aperçu de l'ampleur de sa connaissance, de sa culture comme celle du budo. C'est vrai que vivre une décennie au Japon, ce n'est pas rien ! D'ailleurs, il maîtrise le japonais ! Ce qui lui donne un atout supplémentaire pour échanger avec tous les sensei qu'il a pu connaître. Les échanges, les recherches, la curiosité, la connaissance historique est un tronc commun à ces trois spécialistes du Bubishi. On comprend alors le privilège qui nous a été offert d'être en communication avec ce sensei australien.

Durant ces douze heures de pratique en sa compagnie, nous avons retenu beaucoup de choses. Mais ce qui en reste le plus, c'est sans doute sa gentillesse, son amour à communiquer, à transmettre ses recherches et de partager ses connaissances. Et celles-ci, croyez-moi, sont vastes.

Un grand merci à Serge et à Sensei pour cette information qui nous a remplis de KI. A nous maintenant d'explorer ces nouvelles pistes et de transmettre à nos élèves.

Juillet 2016

Jean-Claude Bénis



 

L'école des cadres 2016

À Schirmeck

     Comme à chaque début de « rentrée » en ce mois de septembre, le Dento Budo Dojo effectue sa traditionnelle École des cadres, instituée depuis de nombreuses années au sein même du CRB-IT. Les dojos de différentes régions et de différents pays se retrouvent ainsi pour partager quelques réflexions au sein même de notre école traditionnelle : le Tengu-ryu.

Interventions de cadres avec explications puis démonstrations.


Interventions de cadres avec explications puis démonstrations.

 

     Une école traditionnelle a forcément une façon de fonctionner qui lui appartient. Se retrouver plusieurs fois dans l'année pour réunir de nombreux karatékas concevant une certaine et même conception du budo sous la houlette de O-Sensei Habersetzer voit son premier rendez-vous, ici, à cette école. Nous revoir après environ trois mois est toujours une joie chez les cadres. Au-delà de la pratique du karaté, l'amitié reste très probablement l'élément central qui nous réunit, preuve du souffle des anciens maîtres qui plane au dessus et à travers nous.

     

     Cette année, la parole a été surtout donnée aux cadres et à leurs assistants pour entendre et comprendre le rapport qui s'effectue aujourd'hui dans nos sociétés entre les budokas et leur pratique, surtout chez les nouveaux qui rentrent dans notre ryu… La société change - preuve même de l'écoulement du temps - comme les comportements de ses citoyens. Nous sommes persuadés que les jeunes, comme beaucoup d'adultes, manquent aujourd'hui de repère. Que faut-il faire pour mobiliser la jeunesse et lui faire comprendre qu'une pratique comme la nôtre pourrait être motrice dans leur propre vie ? À voir cette montée de la violence actuelle, il serait non pas souhaitable mais plutôt nécessaire d'apprendre à se défendre… mais pas n'importe comment ! En responsable, pas ses paroles comme par ses gestes. Il s'agira de ce fait d'éduquer un comportement citoyen. Cela va évidemment au-delà de l'apprentissage d'une « simple » technique de combat.

     La jeunesse manifeste plutôt un certain désintérêt à la pratique des arts martiaux – les vrais… pas les produits dérivés qui se définissent comme étant un art martial – car l'effort dans la durée est de moins en moins présent chez cette jeunesse habituée à obtenir des « résultats » quasiment immédiats.

     Les constats diversement énoncés durant cette école des cadres démontrent que si peu de changements n'ont lieu dans les années à venir la chaîne de transmission des arts martiaux traditionnels risque de diminuer fortement, voire, un jour de s'interrompre. Par contre, des formes nouvelles de combat apparaîtront, mais sans… l'éthique, ô combien chère dans les Arts martiaux. Ce risque perceptible sera alors une ouverture vers une régression comportementale où quelques aspects bestiaux referont surface, comme à l'époque des gladiateurs, en ce XXIe siècle, avec nos outils modernes.

     Transmettre, partager, guider, … restera toujours chez les cadres du Tengu-ryu une préoccupation d'importance. N'est-ce pas aussi une façon d'aider au développement de la citoyenneté en amenant une réflexion dans les dojos qui envisage le rapport que nous avons avec nos alter ego comme avec les phénomènes environnants ? Le respect a une place importante, mais également la vigilance pour ne pas accepter pour autant tout et n'importe quoi.

     L'illustration d'une parole ne peut avoir sens que par l'acquisition de techniques de défense opérationnelles, sans fioritures et excès (une défense proportionnelle à l'attaque, ne l'oublions pas !) conjointement liée au comportement du défenseur (sa manière d'être). C'est dans cet état d'esprit que furent partagées, puis expérimentées, quelques diverses situations présentées par une « équipe » belge, puis allemande.

     L'enthousiasme, autre élément moteur de ce week-end, a toujours sa présence parmi nous, ce qui nous fortifie pour revivre une nouvelle école des cadres pour continuer de partager. Mais laissons s'écouler déjà cette « saison 2016-2017 ».

Jean-Claude Bénis



Pierre PORTOCARRERO

de passage parmi nous…

     Un moment privilégié, et partagé, entre les karatékas de notre dojo et sensei Pierre PORTOCARRERO, fut une fois de plus mis à l'honneur en cette veille de notre traditionnel stage d'hiver. Rappelons, que Sensei Pierre PORTOCARRERO est le seul représentant officiel et désigné en Europe de l'école traditionnelle créée par feu O-Sensei OGURA Tsuneyoshi, du Japon.

 

Pierre PORTOCARRERO à gauche et Michel COURTEHOUTE

Pierre PORTOCARRERO à gauche
et
Michel COURTEHOUTE

 

Patrick, à gauche, et Sébastien à droite.

Patrick, à gauche,
et Sébastien à droite.

     Comme à chacun de ces rendez-vous – on peut désormais en parler de cette façon – Pierre PORTOCARRERO nous a ouvert quelques nouvelles portes dans notre façon de transmettre l'énergie avec en arrière plan un lien effectué à la pratique du Bagua Zang. Cela avait été décidé pour anticiper quelques concepts qui seront abordés d'une manière plus approfondie lors du stage de janvier sur une première approche de la pratique du Bagua Zang. Faut-il rappeler que le Bagua Zang est un style interne chinois au même titre que le Tai Chi Chuan (et pratiqué dans notre association) et le Hsing-I Chuan.

     Une approche multidirectionnelle fut également explorée en considérant la pratique que nous avons dans le cadre du Tengu-ryu. On devine alors la richesse que cela occasionne pour étudier de nombreux scénarios. L'approche transmise ici laissera de nouvelles pistes de réflexion chez les karatékas du dojo, et c'est ce que nous voulions. Alors un grand merci au sensei Pierre PORTOCARRERO pour partager et montrer cette approche du karaté avec toujours autant de convivialité.

     Sans vouloir accélérer le temps… vivement notre prochaine rencontre pour continuer sur la Voie.



Kan Geiko 2016, notre stage d'hiver

Au " Centre de Recherche Budo - Institut Tengu "

     Incontournable rendez-vous pour notre association, le stage d'hiver reste également un moment privilégié de partage entre les karatékas des différents dojos du CRB-IT.

O-Sensei Roland Habersetzer expliquant inlassablement pour assimiler les concepts du Tengu-ryu

O-Sensei Roland Habersetzer expliquant inlassablement
pour assimiler les concepts du Tengu-ryu

     L'actualité nous met au pied du mur. Une pratique des arts martiaux, dans son approche la plus évidente, doit faire face à une éventuelle menace. Les modes opératoires de ces manifestations de violence étant bien différents aujourd'hui en France, que ceux d'une autre époque au Japon, il va de soi qu'il faille reconsidérer notre pratique martiale.

     La racine technique pour le karatéka est bien celle du Japon, mais il n’en reste pas moins de réactualiser quelques aspects tactiques. À cela s'ajoute en parallèle le mental qui doit toujours être celui du budoka. Terme de plus en plus employé dans les médias, la vigilance – zanshin – est amenée à se développer chez tous, pratiquant ou non des arts martiaux. Le tout, au fond, vise un comportement où l'attention portée sur son environnement devra incontestablement s'accroître chez tout citoyen responsable pour participer à endiguer ces manifestations de violence.

    Kan Geiko 2016 était l'occasion d'insister sur la tactique du combat lors d'un conflit manifesté. Ce n'est pas du jeu ! Survivre n'est jamais une situation simple, surtout lorsque cela se manifeste à un moment complètement inattendu. Nous ne sommes naturellement pas préparés, dans notre société en paix depuis maintenant quelques dizaines d'années, à être en garde dans le quotidien. Preuve d'une société « apaisée » mais qui pourtant voit aujourd'hui un désordre s'y installer.

Siegfried HÜBNER à droite.

Siegfried HÜBNER à droite.

     Les différents scénarios étudiés, une fois de plus, nous ont permis de voir que la simplicité réactionnelle n'était pas toujours présente. Qui aurait eu cette prétention à le penser ? C'est bien d'ailleurs à cela que sert un stage… parfaire sa technique avec une attitude appropriée aux circonstances du moment.

     L'enthousiasme de cette façon de pratiquer le karaté, reste sans doute un élément central des stagiaires, preuve par le renouvellement de la participation de la plupart, mais également par la distance parcourue qui parfois s'approche du millier de kilomètres. Au-delà de la technique, c'est bien l'état d'esprit qui appelle au rendez-vous, et encore plus, interpelle par la réflexion transmise par O-Sensei Habersetzer. Est-ce le contexte actuel, malheureux, qui mobilise la conscience de chacun à un retour vers une vraie pratique martiale, celle qui contient des valeurs humaines ? Difficile de le dire, c'est probablement trop tôt… Mais plane quand même une vision transmise par notre sensei à la réalité.

     Sans doute que ce stage renforcera une réflexion à notre pratique et qui pourra, selon la personnalité de chaque sensei, être transmise au sein même des dojos du Tengu-ryu. C'est là maintenant notre travail… pour aider les karatékas à appréhender cette période qui se montre devant nous avec quelques nuages…

O-Sensei Roland Habersetzer et Jacques Faieff.

O-Sensei Roland Habersetzer et Jacques Faieff.

Quelques membres du Dento Budo Dojo au Kan Geiko 2016.

Quelques membres du Dento Budo Dojo au Kan Geiko 2016.