Tous nos vœux pour la nouvelle année.
La Nuit des Arts Martiaux à Sélestat
avec le Dento Budo Dojo
La vie nous présente une suite de choix. Le scénario qui en découle fait l’histoire de chacun. Mais, l’individu n’est pas seul… et l’association de plusieurs personnes voit alors un choix collectif se dessiner. C’est ce qui vient d’arriver à notre association, le Dento Budo Dojo.
Nous avons dans nos pratiques la diversité des « genres » avec le Tai Chi Chuan qui accentue l’orientation vers le travail de l’énergie interne et la pratique du Tengu-ryu Karatedo dans le domaine de la défense. Elles sont, faut-il le rappeler, toutes deux martiales. Et dans le cadre des Arts Martiaux, la mairie de Sélestat nous à contacter pour un rendez-vous local d’importance : l’inauguration de la nouvelle salle. À cette occasion, sur ce week-end du 23 et 24 janvier, était également prévue « la Nuit des Arts Martiaux » ! Une première… sous-entendue, que d’autres éditions seront certainement à prévoir même si cela ne s’effectue pas tous les ans.
La question - et le choix s’impose - était de savoir si oui ou non nous devions y participer ? À première vue, oui, dans la mesure où nous pratiquons les arts martiaux. Le problème, et ce n’est pas négligeable, était l’orientation qu’on voulait lui donner, à savoir un spectacle sous la forme d’un show ! C’est plutôt troublant pour nous lorsqu’on sait l’orientation de la pratique que nous dispensons dans notre association, où justement le centrage n’est pas sur le spectacle mais bien sur soi. Un autre monde… C’était alors un problème philosophique… Mais, et c’était aussi l’esprit de nombreux membres du Dento Budo Dojo, on a le droit, mais encore plus le devoir de se faire connaître pour montrer qu’il existe une autre approche de la pratique du Tai Chi Chuan, comme celle du Karatedo, où la compétition n’a pas de place chez nous ! La difficulté était de choisir le contenu d’une présentation qui devait tenir dans quinze minutes.
Nous avons fait alors des choix pour montrer certaines pratiques avec un extrait de la forme des 108 pour le Tai Chi Chuan, durant cinq minutes, et divers éléments pour le Karatedo dans la lignée de l’enseignement du Tengu-no-michi en montrant quelques Yonnin Kumite (1), quelques Ippon Kumite (2), avec la notion du Happo Moku (3) furent ensuite présentés à tour de rôle avec la participation de Matthieu M. et Antony F., et les trois Kata « Tekki » du Shotokan : le premier – Tekki shodan — effectué par Sébastien Roche, le second - Tekki nidan - par Didier SIAT – du Shin Kyû dojo (4) et le troisième – Tekki sandan — présenté d’abord lentement, puis à la vitesse de combat, par Jean-Claude Bénis, auquel suivra ensuite « Sochin », sous la forme Shotokan également. Venait ensuite un extrait de quelques Kumite kata, une création de Roland Habersetzer et enseignée dans les dojos du Tengu-ryu, Didier et Sébastien en étaient les intervenants.
Pour terminer et montrer le lien qu’il y a entre le Tai Chi Chuan et le Karatedo, le kata « Happoren », un vieux kata qui a été enseigné au CRB avec sensei Ohtsuka qui a chargé Sensei Habersetzer de le transmettre en Europe… Pour information, le kata « Happoren » n’est pas un kata orienté vers le combat ! mais vers le développement de l’énergie interne en périphérie du corps… encore là un aspect qui montre bien que nous sommes loin d’une pratique sportive où ce genre de kata n’aurait pas sa place, et fort heureusement car sujet à une déformation dans sa pratique comme dans sa compréhension.
La boucle étant fermée, nous avons salué tous ensemble, où les pratiquants de Tai Chi Chuan (Marie-Andrée H., Marlise J., Françoise E., Françoise K., Pascal Z., Jean-Edouard F., Fabienne H., Christine R., Nathalie S.) venaient rejoindre les karatékas au centre, avec l’annonce faite par Michel C., notre précieux présentateur.
D’une démonstration il nous restera à chacun ce souvenir partagé avec nos sentiments… Encore bravo aux participants, et nos remerciements au public qui s’est montré accueillant. Nous n’oublions pas également les membres de notre association qui pour des raisons personnelles n’ont pu être présents mais dont nous savons qu’une partie d’eux nous accompagnait ce soir-là… S’il y a une chose qui nous tient à cœur dans notre dojo, c’est aussi de voir, de partager, de comprendre, ensemble, la pratique que nous nous donnons comme un cheminement qui doit nous conduire durant notre existence.
Pour la fin… le staff du service des sports de la mairie de Sélestat, on peut le dire, a montré un grand professionnalisme dans la mission qu’il s’était donné. Bravo à vous.
(1) - Pratique où un défenseur doit faire face à trois adversaires.
(2) - Défense, ici sur une attaque de base, face à un adversaire.
(3) - Le regard dans les huit directions pour scanner l’environnement et détecter s’il n’y avait pas un autre danger.
(4) - Didier SIAT enseigne sur Strasbourg et suit l’enseignement de Jean-Claude Bénis et de Roland Habersetzer depuis de nombreuses années déjà.
Le Karaté en seconde partie dans l'esprit de l'école Tengu-no-Michi.
Stage de Tai Chi Chuan
En Moselle
Un samedi bien chargé sous la direction de Jean-Claude Bénis où celui-ci était invité pour effectuer un stage de Tai Chi Chuan, de style Yang. Contrairement au cours hebdomadaire qu'il tient sur Sélestat où il enseigne à ses élèves la forme des 108, à la demande de Louis Fattet, lui-même instructeur, ce stage était orienté vers la forme de Pékin, connue également sous "la forme des 24 mouvements".
C'était une sensation bizarre, quand on sait que c'est cette même forme que Jean-Claude Bénis avait pratiquée en novembre 1986 pour aborder le Tai Chi Chuan. Si ce souvenir ne rajeunit pas... il aide à conserver une certaine jeunesse même si le temps, jour après jour vient entamer celle-ci ! Mais c'est la règle... valable pour tous.
La forme des 24 est très intéressante à étudier, parce que moins compliquée que le forme mère, celle des 108. Une certaine symétrie peut y être observée ce qui en fait un atout supplémentaire pour la mémorisation de la séquence. Autre avantage, sa longueur qui en fait un temps d'exécution forcément plus court... Mais c'est aussi un paradoxe, car pratiquer du Tai Chi Chuan, c'est aussi se donner du temps... "se presser lentement", dit-on... pas forcément compatible dans notre société.
Une forme de Ba Dua Jin, celle enseignée par sensei Ohtsuka, a été également vue. Rappelons que c'est un ensemble de huit formes de Qi Gong.
Le relâchement du corps - et donc aussi de l'esprit ! - était un point clé du travail demandé. Pas facile. C'est sans doute parce que nous nous bloquons dans la tête que le corps le traduit d'une manière visible. Certes, la souplesse du mouvement ne sera pas la même selon l'âge de chacun. Néanmoins un certain détachement aidera à se relâcher. Mais se détacher ne doit pas pour autant être traduit par "une non-présence". Bien au contraire... être ici et maintenant, comme dans la méditation, mais sans vouloir un quelconque résultat. Juste vivre le mouvement. Être acteur tout en étant spectateur, à l'image du Yin et du Yang.
Toujours est-il que l'implication et le sérieux que chacun a mis dans sa pratique ne peuvent que favoriser des progrès, même si ceux-ci ne sont pas toujours détectables dans l'immédiat... laissons le temps au temps.
Le stage terminé, une petite prolongation, pour Louis Fattet et deux de ses anciens élèves, s'est rajoutée. Pas facile après ces six heures de pratique. Mais quand on aime, on ne compte pas...
Cette journée bien remplie laissait la place au chemin du retour, dont quelques membres du Dento Budo Dojo avaient sans doute terminé. Nous avions tous en souvenir la bonne organisation de Louis Fattet pour ce repas convivial dont il a le secret de mettre en place.
Il ne reste maintenant qu'à laisser la place à la pratique du Tai Chi Chuan en essayant d'aller toujours plus loin pour rentrer dans le cœur du mouvement...
Une délégation du Dento Budo Dojo à Halle, près de Bruxelles
avec nos amis belges !
Une visite chaleureuse chez nos amis belges… pour un stage de Tengu-ryu karatédo, orchestrés par les deux plus anciens experts, Jacques Faieff et Alex Hauwaert. Ce stage s’est déroulé non loin de Bruxelles, à Halle, localité où le dojo d’Alex Hauwaert est implanté. De Sélestat, en cinq heures nous y sommes. C’était l’occasion durant ce long trajet à André et Patrick de discuter avec leur sensei, Jean-Claude Bénis.
Le stage, si c’est l’occasion d’enrichir sa pratique de l’art de la main vide, c’est aussi celle d’échanger des points de vue, de discuter de tout et de rien, mais tout cela avec un véritable plaisir. Du débutant à la ceinture noire, tout le monde y trouve quelque chose pour lui. Et c’est l’essentiel !
Dans la droite lignée philosophique de sensei Habersetzer, de nombreuses applications, toutes démontrées avec l’excellence, sont venues illustrer des concepts développés au sein du Tengu-no-michi. N’oublions pas que c’est à travers la technique, qui ne restera qu’un moyen, que l’esprit évolue… et c’est justement cette attitude, véhiculée à travers la gestuelle, qui opère en chacun, à condition d’être sincère durant son temps d’execution, qui est visée.
Avant notre retour accompagnée d’une pluie de plus en plus intense à notre arrivée en Alsace, nous avons diné en compagnie de certains stagiaires, toujours dans la bonne humeur.
Un grand merci à nos experts, pour l’organisation et la prestation, appréciées de tous.
Éditorial d'avril 2010
L'hiver passé, ce nouveau printemps ...
Ce premier trimestre de l’année 2010 nous laisse au sein de notre association quelques souvenirs d’une nature bien différentes les uns des autres. Liant à la fois l’interne avec le Tai Chi Chuan et l’externe avec le Tengu-ryu Karatedo, la « Nuit des arts martiaux » a réuni quelques membres lors de ce rendez-vous courant janvier. Consultez les archives pour en savoir davantage…
Une excursion dans un pays frontalier, la Belgique, pour un stage de Tengu-ryu Karatedo organisés par les deux experts Jacque Faieff et Alex Hauwaert nous attendait ensuite. Ce rendez-vous maintenant annuel, en alternance à Halle en Belgique ou à Revin dans les Ardennes, est l’occasion pour ceux qui le désirent de se déplacer pour pratiquer avec d’autres personnes tout en gardant cette même ambiance que nous avons au dojo, à Sélestat.
Toujours dans le même domaine, celui du Karatedo, une échéance importante pour les karatékas qui souhaitent passer une ceinture noire ou un grade supérieur de cette même ceinture. Et nous avions, avec André, ce rendez-vous… C’est toujours un moment particulier, inoubliable, pour le positif comme le négatif… où s’entremêlent des sentiments opposés chez chacun, aussi bien sur le tatami qu’en dehors de celui-ci. Mais c’est aussi un miroir sur sa pratique. La confiance donnée au jury permettra d’avoir ce regard extérieur sur son propre niveau. C’est important car les objectifs d’une telle pratique ne sont pas (ne doivent pas être !) les mêmes selon où on se situe… Cela fait partie de la progression, externe, mais aussi interne… On peut consulter l’article sur le passage de grade d’André pour en savoir plus.
Le lendemain de ce passage, après la remise des diplômes des ceintures noires, le stage kata orienté sur des koshiki laissait une nouvelle fois entrevoir de nouvelles portes d’entrée sur sa pratique. L’esprit et l’orientation de ces katas sont bien différents des katas shotokan, plus modernes. Bien assimilés ces katas donneront de véritables clés pour le pratiquant. Mal assimilés, ils ne feront que se rajouter aux autres sans y goûter leurs vertus… C’est bousculant dans l’approche, dans la conception, dans l’orientation, bref, tout pour déstabiliser le karatéka de la compréhension qu’il se donne de l’art de la main vide.
Et cela reste encore plus vrai pour les sportifs, si loin du cœur de ce que peut offrir ce genre de kata. Mais bon, chacun son chemin… qui se transforme parfois, malheureusement, en impasse !
Pour terminer ce trimestre, retour au Yin de la pratique avec un stage de Tai Chi Chuan en Moselle. Pratique également très subtile et souvent difficile à comprendre, même par des gens de bonne volonté et qui souvent finissent par abandonner, le Tai Chi Chuan offre un espace de liberté d’expression corporelle précis et orienté. Cette liberté se gagne avec le temps, en lâchant prise… afin de laisser vivre le mouvement déshabillé de ses blocages physique comme spirituel. Le stage permet ainsi d’apprendre pour les nouveaux, de corriger ou d’approfondir pour les anciens. Le temps n’a pas que des vertus dans cette pratique : il emmène parfois le pratiquant vers une déformation du geste en accord avec un certain confort que se donne le corps ! Il faut être conscient que la vigilance dans le geste doit être bien présente pour ne pas qu’il y ait un détour de ce dernier. Tout au moins pour un début dans la pratique. On pourra voir l’article à cette occasion pour en savoir plus sur ce stage.
Ce premier trimestre, bien rempli, montre que notre association est active, et que ses membres prennent un réel plaisir d’évoluer dans la pratique choisie. Au fur et à mesure que nous avançons, l’engagement de chacun se renforce, conscient sans doute des bienfaits que cela occasionne pour le corps mais aussi pour le mental. C’est, même si ce n’est pas le cas au départ, une véritable démarche intérieure qui se vit et se partage au dojo, pour soi mais aussi avec les autres. On rejoint ici le véritable sens du mot « association » dont on perçoit plus que jamais la notion de partage, ici, d’une pratique qui devient passion avec le temps. Cela doit aboutir à une sorte de transformation intérieure et qui vous guide dans la vie de tous les jours par un changement de rapport à la vie, aux autres…
Maintenant, laissons place aux fleurissements à venir… le printemps étant.
Jean-Claude Bénis
Ceinture Noire
André Mouheb, SHOSHI-HO, nouveau ceinture noire.
Le rendez-vous de mars n’est pas forcément vécu de la même manière chez les pratiquants de karaté : il y a ceux qui sont acteurs, ceux qui sont spectateurs, mais aussi ceux qui sont un peu des deux à la fois. Les premiers sont ceux qui vont passer un examen pour prétendre à un grade supérieur dans la progression du Tengu-no-michi. Les suivants, les spectateurs dont la position est la plus confortable, même si une certaine tension intérieure peut parfois se manifester chez certains au regard des acteurs… Peut-être y a-t-il là un sentiment de solidarité ? Enfin, les derniers… le jury, pour qui l’attention demandée pendant une durée relativement longue reste en soi une véritable épreuve.
À ce rendez-vous, le Dento Budo Dojo avait un acteur… André Mouheb pour la présentation au. On ne peut que dire : « nos félicitations André ! » C’est une épreuve que chacun vie là aussi à sa manière. C’est aussi le fruit d’un long travail, d’un engagement dans une pratique qui demande de nombreux efforts. Mais pour ce titre qui donne droit au port de la ceinture noire, il faut aussi savoir que cela reste qu’une étape dans une progression sur une vie. Certes, importante, souvent considérée comme un objectif, la ceinture noire doit être considérée comme une nouvelle naissance, où seule la base a pris forme mais qui reste cependant à être améliorée.
C’est surtout aborder des principes supérieurs dans sa pratique, tant techniques que spirituels. Pour cela, poursuivre les efforts et sans relâche. C’est une véritable étape chez le karatéka qui donnera de nouveaux objectifs de plus en plus difficiles il faut le dire… mais la Voie n’a rien de simple, on le sait ! Alors maintenant qu’une nouvelle porte vient de s’ouvrir, voici André le temps de fouiller dans cette pièce passionnante que celle du SHOSHI-HO te donne pour découvrir maintenant la clé qui ouvrira la porte suivante…
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Éditorial de septembre 2010
La rentrée au Dento Budo Dojo
Il y a eu une année d'écoulée, déjà, avec un regard, si vous vous en rappelez, assez pessimiste sur l'environnement, dans sa globalité. Par exemple, l'économie qui reste encore fragile : la reprise n'est pas encore vraiment là ! Des catastrophes naturelles, comme sont apparues cet été avec les inondations en Asie, ou les feux en Russie. Antérieurement, les fumées du volcan islandais Eyjafjöll venant fragiliser les économies liées au transport aérien. On peut agrandir la liste noire de ces évènements de l'année… mais à quoi bon ! Une chose quand même est aujourd'hui visible, de plus en plus car fortement médiatisées… les agressions, sous de nombreuses formes et de plus en plus violentes. J'en viens… car vous comprenez qu'une détérioration du contexte économique ne pourra que favoriser des comportements de moins en moins civiques. Nous ne sommes pas, et heureusement, à un moment de survie… mais pour une partie de la population, cela peut devenir le cas : à force d'être mis sur le banc de touche de la société, il y a de quoi "péter une pile" (ça se dit de plus en plus…).
Alors quoi faire face à ces moments douloureux, dans l'immédiat ? ... et pour préparer l'avenir ?
Cela dépend de notre situation : à chacun, donc, sa (ses) réponse(s)… avec ses propres moyens. Il s'agira de se prendre en charge et d'élaborer quelques stratégies, diverses, pour avoir plus de chance de réussir et de s'en sortir dans ce monde de plus en plus difficile à comprendre. Les tenants des cartes ne sont évidemment pas les citoyens Lambda… peut-être pas non plus les politiques, contrairement à ce qu'on croit souvent… Les véritables manipulateurs font partie de la Finance (quelques écrits commencent à dénoncer de la véritable place du "pouvoir").
Si je parle de cela, même d'une façon très brève, c'est juste pour comprendre une chose : la réaction que nous pouvons avoir face à de telles manipulations où parfois des familles seront brisées à cause de cette mauvaise ambiance relationnelle. En tout premier, la simple relation avec soi-même. Dans des moments difficiles, il s'agira de faire face à des questions qui nous mineront peut-être l'esprit… sources de stress, sans doute. Puis, la relation avec les autres qui aura, ou n'aura pas, un écho, grâce à une véritable écoute pour peut-être trouver des solutions afin de construire un "mieux vivre".
Les pratiques que nous avons dans notre association, que ce soit celle du Karaté ou du Tai Chi Chuan, auront toutes deux une certaine résonance, essentielle pour poser la première pierre à l'édifice que nous voulons construire : celui d'un être bien équilibré, sachant discerner ce qui est essentiel de ce qui ne l'est pas pour accroître ce bien-être, tant voulu. C'est un retour vers soi. Et tant pis si beaucoup de choses vont mal autour de soi… (d'un point de vue économique, et non humain bien sûr !) mais d'abord bien s'occuper de soi, pour aider ensuite autour de soi. Seul un être bien dans sa peau peut apporter une véritable aide à autrui.
La pratique du Karaté comme celle du Tai Chi Chuan apporte quelques réponses a de nombreuses questions, car c'est aussi un "outil" d'accompagnement de la vie. Il en découle un regard différent, sur soi, sur les autres, sur les évènements, sur les choses… construisant une philosophie de la vie que chacun s'approprie avec le temps. Celle-ci sera évolutive… la nature des questions étant elles aussi changeantes…
Je signe et persiste encore une fois de plus, et je sais que je ne m'arrêterai pas de défendre les pratiques que j'enseigne tant elles sont bénéfiques, vraiment. La chose la plus difficile est de commencer. Mais lorsque ce premier pas est franchi, un univers nouveau s'ouvre devant soi… et en soi, plus tard. Lorsque j'ai commencé, il y a maintenant vingt-cinq années, j'ai vite compris que pratiquer un art martial, que ce soit du karaté ou du tai chi chuan, présentait une autre dimension que celle de la simple prouesse technique. L'art martial n'est vraiment pas un sport… et pourtant majoritairement, pour ne pas dire exclusivement, considéré comme tel ! Quelques personnes, souvent d'un âge avancé, le perçoivent maintenant… mais l'inertie du mouvement, mal engagé, sera très difficile à faire comprendre aux nouvelles générations : on leur a menti sur ce qu'est une pratique martiale. La faute à qui ? Difficile à voir… Seul, un évènement grave (qui n'est pas souhaitable !) peut recadrer l'orientation de la pratique des arts martiaux… où les anciens parlaient de réaliser un éveil intérieur… qui n'est d'ailleurs pas propre à la seule discipline des arts martiaux. Mais le savons-nous encore aujourd'hui ?
Dans cette atmosphère de plus en plus sombre, sachez qu'il existe encore des lieux où une lueur peut devenir lumière pour ceux d'entre vous qui souhaitent cheminer… Le dojo est un lieu pour cela.
Jean-Claude Bénis
L'école des cadres 2010
Quel groupe ! ...
Une empreinte de la fidélité que les dirigeants du CRB-IT ont su encore montrer. La conviction, l'engagement, la volonté de croire à une pratique bien différente de celle que peut offrir le sport, sont les ingrédients, parmi bien d'autres, d'une infusion dont soké Roland Habersetzer aime nous faire goûter, avec délectation, car c'est bien à cette fontaine que nous aimons à nous abreuver. Nous aussi nous avons notre art du T... T, comme Tengu, n'est-ce pas !
Toujours aussi passionnés, les dirigeants ont su montrer et développer des nouvelles pratiques pédagogiques dans le cadre du Tengu-ryu… car le monde bouge, tellement vite, que la nécessité de trouver de nouvelles réponses est une préoccupation largement ressentie par chacun par la réflexion que nous suggère soké R. Habersetzer.
Vivre une agression, évidemment jamais souhaitée par une personne responsable, reste toujours un traumatisme pour celle-ci. Ce n’est pas le manque de témoignages qui contredira cela. Les gens n’hésitent plus à dire, à raconter, ouvertement, à la radio comme à la télévision dans des émissions où les tabous tombent… et justement, dans le cas où le défenseur n’a pu faire face à l’agresseur - ce qui était perçue comme une faiblesse hier - est considéré aujourd’hui comme une possibilité plus que vraie au regard des nouveaux types d’agression qui existent. Alors, les cadres ont travaillé pour de nouvelles approches pédagogiques afin de bien faire ressentir aux élèves dont nous avons la charge les différentes problématiques qui peuvent survenir lors d’une agression. Elles sont diverses, dans leur nature comme dans leur forme… mais ça restera dans l’histoire de notre École des cadres…
Maintenant, place à notre prochain rendez-vous, pour nous revoir dans ce même esprit constructif où chacun chemine avec sa propre sensibilité… pour échanger, pour se confronter à différents points de vue, dans le but toujours d’aller plus loin dans sa recherche.
Éditorial de novembre 2010
La violence, plus que jamais présente
Ce que l’on voit, ce que l’on entend aujourd’hui, et peut-être encore plus demain, est très inquiétant. Les images, les paroles, prouvent un peu plus tous les jours que nos dix premiers pourcents de notre XXIe siècle ne laissent en rien prévoir ce fameux « siècle spirituel » Avons-nous déjà oublié l’histoire du XXe siècle pour voir naître à nouveau de nouvelles formes de communautarisme où chacun s’enfermera dans sa bulle et essaiera d’étouffer les autres par manque de tolérance ?
La crise économique, loin d’être finie, même si on entend souvent le contraire – mais les enjeux électoraux sont si importants qu’on ne manquera pas de mentir aux citoyens, tant outre-Atlantique qu’en occident – engendre des tensions où le phénomène « grève » prend une place de plus en plus importante, en France comme ailleurs. Ces tensions occasionnent des comportements parfois très contestables voire inadmissibles ! Certes, si le droit de grève veut rester à juste raison un droit, il faudra tout de même rester dans le calme, car un pays qui souffre déjà par la crise ne peut se permettre d’aller vers un chaos. Des emplois peuvent être perdus à cause d’un blocus, et donc… du chômage à venir encore et encore… et la survie de certaines familles face à une éventuelle insolvabilité. Si on ne change pas d’attitude nous irons droit vers un mur… et la violence grandira encore.
D’ailleurs, des groupuscules qui n’ont plus rien à perdre, puisque ayant peu de choses, sont prêts à en découdre. Est-ce ça l’humanité ?
André Malraux qui disait : « le grand problème du XXIe siècle sera celui des religions » L’actualité nous montre qu’il aurait peut-être raison. On ne peut espérer qu’une chose alors : que les hommes et les femmes d’aujourd’hui se ressaisissent pour montrer à la génération de demain qu’il y a un autre chemin à suivre que celui de la violence.
Le XXIe siècle semble quand même mal engagé. On ne peut le cacher. Mais on peut aussi, par l’action de chacun, redresser la barre. Doit-on encore aller vers une période sombre pour comprendre qu’on peut faire autrement ? C’est quand même incroyable de voir que l’Histoire, au fond, nous enseigne, et pourtant, on veut recommencer, sous une autre forme, mais quand même, recommencer à prendre une direction qui fera encore du mal. À bien y regarder, de génération en génération, l’adulte enseigne, conseille à l’adolescent ce qu’il faut éviter de faire, et pourtant bien souvent l’écoute chez le jeune n’est pas vraiment là… On ne fait que reproduire sans vraiment améliorer en profondeur les comportements.
C’est justement le centre de notre enseignement : l’éducation à un meilleur comportement, pour que la personne de demain ne soit pas exactement la même que celle d’aujourd’hui, mais un petit brin meilleur… Une responsabilité croissante doit naître en chacun de nous, pour un monde meilleur, où la morale en sera la fondation (les valeurs du passé) et par la même occasion la base pour une construction à venir laissant place à une nouvelle éthique, au service de l’humanité.
Ressaisissons-nous, ou alors je vais finir par croire que la distance entre le néencéphale et l’archencéphale semble plus courte que ce que j’avais imaginé…
Jean-Claude Bénis
Kan Geiko, notre stage d'hiver
au " Centre de Recherche Budo - Institut Tengu "
Vague de froid avant l’hiver, tel est le temps de l’extérieur. Vague de chaleur au stage, tel est le temps de l’intérieur. C’est bien à l’image de l’opposition In-Yo (Yin-Yang) ou de la complémentarité, que le stage s’est déroulé. Laissons le yang de côté, pour une fois… et intéressons-nous au Yin.
Shihan Roland Habersetzer nous a aménagé quelques surprises… dont une toute particulière, avec l’invitation d’Adolphe Schneider, de l’école Shotokai ! C’est la encore la preuve de cette ouverture œcuménique du karatedo que Sensei a bien voulu encore nous montrer… mais le connaissant, inutile de croire un instant qu’il peut en être autrement. La preuve encore… l’invitation de Pierre Portocarrero - représentant du Gembukan (dojo au Japon de feu O-Sensei Ogura Tsuneyoshi et dont l’un de ses fils, Hisanori Ogura a pris la succession au Japon) où là le style Goju-ryu reste au centre de son enseignement – fervent défenseur d’un anciennement traditionnel où l’on peut encore parler d’Art martial… et non de toutes ces dérives sportives.
Justement, au-delà des styles, notre Sensei a souligné l’importance de l’état d’esprit, du comportement, qu’il fallait avoir pour être digne d’un comportement responsable, celui-là même que doit posséder un pratiquant d’arts martiaux. La progression doit justement amener à une élévation de l’esprit, à l’opposé de l’acharnement d’un être humain sur un autre qui parfois nous est montré à la télévision et qui forcément doit interpeller chaque téléspectateur. La violence doit être stoppée, avec fermeté, mais aussi avec mesure… Facile à dire, mais dans l’instant de l’agression, certainement difficile à mettre en œuvre si le budoka n’a pas été éduqué dans ce sens-là !
Pour comprendre et apprendre, il faut vivre des situations, et pour cela, la meilleure façon reste l’illustration à travers de nombreux Kumite. Toujours dans la bonne humeur, avec une grande écoute, les karatékas n’ont pas failli en reproduisant ce qui leur était offert, grâce à l’appui des experts du Tengu-ryu, pour aller toujours plus loin dans leur propre démarche.
Le temps passant… on pouvait remarquer à travers le comportement et le travail de chacun que les karatékas assimilaient de mieux en mieux les concepts transmis et qui en fait une pratique réaliste face aux situations de plus en plus déstabilisantes opérées dans notre société.
Quand on pense qu’un véritable Budo, bien encadré, doit porter les hommes et les femmes vers davantage de citoyenneté… Il aurait été intéressant de mettre cela à l’intérieur de notre système éducatif, à condition toutefois de ne pas considérer les Arts martiaux comme du sport, ce qui n’a pas été compris !
Dans notre école, le Tengu-ryu, nous avons cette préoccupation éducative du karatéka, qui doit le porter bien au-delà d’une simple mise en pratique de techniques de défense individuelles.