Bonne année 2015

Aux lectrices et lecteurs de notre site

     Le pessimisme, souvent relevé par des regards étrangers vis-à-vis des Français, montre bien la perception que nous avons eue de cette année 2014 mais aussi de la projection que nous avons de l'avenir. Pourtant, ailleurs dans le monde, malgré des conditions de vie bien pire que celles que nous vivons ici en France, les gens ont des perspectives sur l'avenir bien plus colorées que nous. Si l'année 2014 a manifesté des teintes grisonnantes pour de nombreux concitoyens, laissons place maintenant, en cette nouvelle année, aux couleurs ! Laissons place également aux senteurs qui exaltent la détente, et non le stress. Place encore aux mélodies plutôt qu'aux bruits. Laissons aussi un espace aux mouvements qui empruntent les trajectoires dans la rondeur et la douceur, en opposition aux chocs où seule règne la violence, pour mieux vivre dans son corps.

     Si les tensions, internes – en nous — comme externes – avec les autres — ont pu parfois nous envahir, il est temps de passer à autre chose… Changer son point de vue, comprendre davantage la différence sans pour autant nier sa propre éducation, sa propre culture, voire sa propre civilisation, sera des éléments à considérer pour orienter une vie dans de meilleures conditions. Se remettre en question sera un élément qu'il faudra toujours avoir à l'esprit pour surfer au rythme du mouvement qui prend de plus en plus de vitesse. Aujourd'hui, tout va très vite, trop vite, au point que le jugement critique tend à nous échapper. C'est grave… à force d'être ballotté aux idées, aux tendances, aux modes des autres, on finit par s'oublier et plus savoir ce que nous sommes.

 

     À côté de ça, il reste des personnes qui essayent, tout en ayant un pied dans cette réalité que nos sociétés nous imposent (fruit de nos comportements), de garder une distance avec l'environnement de l'hyper connecté… là où l'être humain ne fait que répondre sans cesse aux sollicitations extérieures provenant de mails, de SMS, de textos, de… et j'en passe, et ne laissant plus de place à une respiration… Pourtant tellement vitale.

     Sans doute est-ce le moment de prendre un virage en cette nouvelle année 2015 pour se reconsidérer, en tant qu'être, plutôt que comme une robotisation de l'être… car nous ne sommes vraiment pas des machines, mais des êtres pensants. Mais pour cela, faut-il avoir un peu de temps pour se mettre à penser… ou ne pas penser, vraiment, comme c'est le cas dans une forme de méditation.

     Si le chemin emprunté nous montre un peu plus loin que c'est celui d'une impasse, alors il sera temps de faire demi-tour plutôt que d'y séjourner ! Le dialogue, l'échange, le partage d'idées seront des compagnons de route indispensables pour nous guider dans nos choix. Que ces derniers puissent alors nous aider à reconstruire de véritables valeurs pour les générations futures qui souffrent visiblement d'une insuffisance éducative manifestée par des faits d'une violence parfois sortante d'une époque que l'on croyait si lointaine…

     Je vous souhaite une année 2015 en couleur, avec sourire et joie en excès. Et à l'image de notre logo, tendons la main… ouverte.

Jean-Claude Bénis



Notre stage de Tai Chi Chuan

Sur Sélestat

 

     Cette année, contrairement aux précédentes, notre stage de Tai Chi Chuan s'effectua sur deux demi-journées. Un véritable challenge lorsqu'on sait la densité de son contenu.

     L'étude portait sur deux directions : la forme des 40 mouvements (1) du style Yang pour le tai chi chuan, à laquelle s'ajoutait une forme de Qi Gong, le Liang Gong Shi Ba Fa (2) et qui présente un enchaînement de mouvement d'une durée d'environ une dizaine de minutes. Le programme était donc bien chargé. Heureusement, la forme des quarante était déjà connue pour les pratiquants.


     (1) - Forme illustrée dans le livre de Roland HABERSETZER, "Tai ji quan pratique", éd. Amphora.

     (2) - Voir de Roland HABERSETZER, "CHI-KUNG", éd. Amphora.

 

 

     Le Qi Gong quant à lui, même s'il avait déjà été vu il y a deux ans, demandait plus qu'une réactualisation. Et c'est normal… Difficile de garder une forme apprise une seule fois sans faire des erreurs. C'est bien d'ailleurs le principe du stage : apprendre, et se faire corriger sur des acquis pour une perfection du geste. Cela demande une grande concentration de la part des participants, mais aussi une grande mémorisation. Pas facile, mais possible.

 

Logo du Tai Chi Chuan

 

 

     Le Liang Gong Shi Ba Fa est une construction très intelligente… Ce Qi Gong de 18 mouvements (shi ba) prépare le corps en commençant par les membres supérieurs, puis touche à la partie centrale (buste et hanches) pour finir avec les jambes (hanches, genoux et pieds). C'est donc une bonne préparation avant la pratique du Tai Chi, même si ces deux formes de pratique peuvent être complètement dissociées (on peut faire l'un sans l'autre).

     Une pratique reste bénéfique si toutefois elle se fait régulièrement. On peut aisément, malgré les contraintes sociétales toujours de plus en plus chronophages, y accorder quelques dizaines de minute au quotidien. C'est là que prend le sens du stage, sinon, à quoi bon ?

     Le groupe a fini avec quelques friandises offertes par quelques personnes, accompagné d'un vin local.

     C'est donc sur cette fin très conviviale que nous nous sommes quittés avec, disons-le, plein dans les jambes et dans la tête…



Karaté, stage à Halle

 En Belgique

     La Belgique nous a une fois de plus émis un clin d'œil ! Plus précisément, à Halle, lieu où se rassemblent de nombreux karatékas du CRB-IT pour un stage, en alternance avec le dojo de Revin, dans les Ardennes.

 

 

 

     Alex Hauwaert et Jacques Faieff, tous deux experts du CRB-IT. Un rendez-vous suivi par certains de notre association, le Dento Budo Dojo, pour vivre un moment convivial avec d'autres karatékas venus de France, de Belgique et de Suisse.

Quelques participants du stage dans une phase du kata Meikyo sous la direction d'Alex HAUWAERT, à droite sur la photo.


Quelques participants du stage dans une phase du kata Meikyo sous la direction d'Alex HAUWAERT, à droite sur la photo.

     Un moment emprunt de pratiques diverses (Kihon, renzoku-waza, kumite, kata, kumite-kata, etc) qui offrait la possibilité à tous de s'exprimer et de renforcer sa pratique du karaté. Mais, un karaté avec les concepts véhiculés au sein de notre école traditionnelle, le Tengu-ryu, issue d'une longue réflexion créée par son fondateur, soké Roland Habersetzer, et dont ses experts en sont des véhicules de transmission. Liant ainsi l'ancien et le moderne, ce karaté a évidemment un contenu dont la racine appartient au départ à une pratique ancienne, dans sa technique comme dans son esprit. Afin de renforcer la base, ce stage était orienté justement sur celle-ci, pour aller ensuite plus loin dans son utilisation très diverse selon des contextes très différents les uns des autres et dont les experts ont su illustrer abondamment.

     Le kata Meikyo, du style Shotokan, fut également enseigné, ce qui mettait la barre haute dans l'apprentissage du kata. Quelques bunkai furent également démontrés… mais libre à chacun de chercher ensuite pour vraiment entrer dans la kata.

 

Jacques FAIEFF, à gauche sur la photo, dans une phase du début du kata Meikyo devant le groupe.


Jacques FAIEFF
, à gauche sur la photo, dans une phase du début du kata Meikyo devant le groupe.

     Cinq heures de pratique passent très vite. Mais l'essentiel était bien là : le plaisir de pratiquer ensemble ce qu'on aime. De quoi ramener quelques bons souvenirs où le chemin du retour nous a laissé le temps d'échanger ensemble dans la voiture. Pour son premier stage Jean-Paul nous a bien dit que ce ne serait pas le dernier… cela rappelle quelques souvenirs à ceux qui ont osé, un jour, voulu commencer la pratique du karaté et continuent encore aujourd'hui avec autant de passion. D'ailleurs, preuve de cet enthousiasme pour tous… le voyage.

     Merci aux experts et à l'encadrement pour le bon déroulement de tout ce programme qui nous a été offert…

Jacques Faieff et Alex Hauwaert, lors d'un bunkai.


Jacques Faieff et Alex Hauwaert, lors d'un bunkai.

Dans une phase du kata Meikyo, Alex HAUWAERT en démonstration.


Dans une phase du kata
Meikyo, Alex HAUWAERT en démonstration.

Nathalie du Dento Budo Dojo.


Nathalie du Dento Budo Dojo.

 

Tengu-no-kamae


Tengu-no-kamae

Les stagiaires dans l'exécution de tengu-no-kamae, une garde spécifique à notre école, le Tengu-Ryu.


Les stagiaires dans l'exécution de
tengu-no-kamae, garde spécifique à notre école, le Tengu-Ryu.

Les experts sur une latéro-oblique.


Les experts sur une latéro-oblique.

Christian faisant oi-zuki chudan.


Christian faisant oi-zuki chudan.

Jacques FAIEFF


Jacques FAIEFF

Bunkai d'une phase du kata Meikyo.


Bunkai d'une phase du kata Meikyo.

Notre groupe qui a fait le déplacement pour ce stage en compagnie des experts.


Notre groupe qui a fait le déplacement pour ce stage en compagnie des experts.

Les stagiaires, venant parfois de très loin, puisque quelques suisse étaient présents !


Les stagiaires, venant parfois de très loin, puisque quelques Suisses étaient présents !



Le passage de grade 2015 ...

et le stage Koshiki kata.

 

     Le passage de grade reste, et restera, toujours une épreuve. Ce fut encore bien démontré cette année... L'exigence demandée dans notre école reste ferme. Un niveau est un niveau. Aujourd'hui on pense trop souvent tout avoir sans forcer. Dans la pratique martiale, la continuité dans l'effort restera toujours une nécessité pour voir des progrès.

     Nous percevons aujourd'hui une certaine baisse dans la pratique. Certainement que le mode de vie que veut souvent nous imposer une certaine pression sociale a son rôle dans tout ça. Les gens, par leur travail, et surtout leurs moments "libres" de moins en moins présents, ne peuvent progresser sans une pratique qui demande justement du temps à y consacrer.

 

 

Le groupe au stage Koshiki Kata


Le groupe au stage Koshiki Kata

Jacques FAIEFF lors du passage de grade.


Jacques FAIEFF
lors du passage de grade.

Soké Roland Habersetzer en Juji Uke Jodan.


Soké Roland Habersetzer
en Juji Uke Jodan.

Soké Roland Habersetzer dans le kata Sanchin du Uechi-ryu.


Soké Roland Habersetzer dans le kata
Sanchin du Uechi-ryu.

     Ne pas baisser les bras, et maintenir le cap... doit être un objectif. Le travail finit toujours par payer. Reste à garder le plaisir de la pratique. Alors, courage et volonté pour l'année prochaine et au-delà...

     Le stage kata quant à lui a vu son lot de surprises. Une dizaine de koshiki katas ont été vus, ou revus, dans le plus grand intérêt.

     Des katas du Shorin-ryu de la branche de sensei Yuchoku HIGA, ou encore, Rokkishu, Happoren du vieux style de la grue selon feu OHTSUKA sensei, et aussi Sanchin du style Uechi-ryu.

Quelques stagiaires du Dento Budo Dojo.


Quelques stagiaires du Dento Budo Dojo.

     La pratique du Koshiki kata manifeste de plus en plus d'intérêt. La réponse à la demande d'un éventuel stage Koshiki pour l'année prochaine était sans ambiguïté ! Il faut dire que ces katas n'ont rien de spectaculaire mais renferment de véritables secrets d'efficacité. Difficile à voir, sauf en démonstration lors d'un bunkai, et encore plus difficile à mettre en œuvre chez le pratiquant… Cela demande en effet une autre approche du corps… et donc de l'esprit ! C'est une pratique assez loin de la mentalité moderne où le spectacle doit forcément être présent. Ici, rien de cela… que de l'essentiel. Très opérationnel, du point de vue de la défense, comme de la construction intelligente d'un budo qui va au cœur des choses et des êtres.



Stage de printemps

Du Dento Budo Dojo à Eschau

     Le printemps est la saison pour qu'apparaissent de nouvelles pousses. Si l'on considère cette image, on peut affirmer par la présence de nouvelles personnes, appartenant ou non au CRB-IT, et voulant suivre l'enseignement dispensé du Tengu-no-michi, qu'il y avait bel et bien des nouvelles pousses. Nouvelles pousses aussi, par l'utilisation d'objets du quotidien et qui peuvent servir comme moyen de renfort dans le cas d'une défense. C'est là encore une marque d'innovation, de création et qui voit une extension des kobudo (deuxième domaine de compétence au Tengu-ryu) afin de mieux répondre à la réalité d'aujourd'hui.

Tengu Karaté-do

 

          La mise en œuvre, illustrée par des ateliers divers, nous a non seulement sensibilisés, mais surtout interpellé, questionné, sur des moyens dont on ne pense pas au premier abord. Les démonstrations ont suivi avec différents sensei et permettant pour chaque karatéka d'en garder un véritable vécu. Reste au corps d'en mémoriser les principes… et à notre intellect d'y voir un prolongement de notre pratique à main nue (kara-ho).

          Les fondamentaux de notre ryu* que sont les dix kumité kata, le kara-ho Tengu-no-Kata (avec ses extensions buki-ho) et le Goshin-no-kata ont été partiellement vus, ou revus… Des éclaircissements, en plus des indispensables corrections, par des kumité tombaient à point pour dégager quelques principes sous-jacents et sentir l'orientation de ce que peuvent suggérer ces katas. Sans doute difficile à percevoir pour les débutants, et c'est normal… l'aspect mental avait une place toute particulière pour ce stage.


* - Boxe chinoise, de la Grue Blanche

 

 

Quelques membres du Dento


Quelques membres du Dento Budo Dojo

     Souvent, trop souvent pourrait-on avancer, les aspects techniques sont les seuls étudiés. C'est normal qu'une pratique qui passe par une gestuelle précisément codifiée puisse garder un aspect central lors de l'étude de situations de défense. N'empêche qu'on oublie fortement les aspects émotionnels. Est-ce le résultat même d'une pratique entre gens de bien, dans un dojo, où justement tout est simulation… puisque l'enjeu n'est pas une question de vie ou de mort ? Il apparaît que nous sommes loin de ce que peut éventuellement présenter une situation de "la rue"! Du coup, le kumité, même si il est juste techniquement, s'exécutera avec une pale réalité puisque occultant les véritables enjeux. Le stress par exemple, très présent dans la réalité d'un conflit, sera probablement absent au dojo. L'échauffement que subit le corps avant même d'étudier un kumité est un autre paramètre à prendre en compte… car inexistant dans une situation de la rue. Et puis, l'explosion inattendue d'une forme de violence à laquelle il faut faire face dans l'immédiat, et qui surprend, ce qui n'est pas le cas dans un dojo… où l'on étudie une forme démontrée par le sensei.

 

Soké Roland HABERSETZER


Soké Roland HABERSETZER

          Si le kata enferme, à condition de pouvoir le vivre ainsi… ce psychodrame qu'il suggère, combien de karatéka l'expérimente vraiment ? Pourtant, c'est une clé ! L'exécution du kata doit permettre d'envisager, d'imaginer, des personnes autour de soi pour comprendre ses aspects émotifs. Par contre, lors d'un kumité, avec un ou plusieurs adversaires, il faudrait "oublier" ces personnes… pour ne pas se laisser submerger par des aspects émotifs qui peuvent tout simplement inhiber le mouvement, la décision…

          Sensei Roland Habersetzer a longuement expliqué et démontré avec de nombreux exemples afin que chacun d'entre nous puisse comprendre et affûter sa lame. Chaque détail, que ce soit le placement, la technique utilisée, ou le regard, le rythme… ont tous leur importance. Le discernement devra toutefois être toujours présent, sinon, on risque très vite de se voir dépassé par un mauvais choix et qui peut engendrer des conséquences auxquelles on n'avait pas pensé.

     L'humanisme, nous en avons à "revendre"… La preuve : la joie et la bonne humeur, ingrédients de base dans notre ryu, expriment bien l'atmosphère toujours aussi conviviale de nos stages.

     Toute bonne chose prend un jour fin. L'été approche… alors que ces nouvelles pousses puissent voir de nouveaux fruits…

Toujours attentifs aux propos de Soké Roland HABERSETZER les karatékas affûtent leur lame…


Toujours attentifs aux propos de Soké Roland HABERSETZER les karatékas affûtent leur lame…

O-Sensei sur une forme irimi.


O-Sensei sur une forme irimi.

O-Sensei et Jacques FAIEFF, l'un de ses experts.


O-Sensei et Jacques FAIEFF, l'un de ses experts.

Moreno et Helmut avec le Tambo


Moreno et Helmut avec le Tambo

Sous la direction de Jacques FAIEFF, l'apprentissage de "buki-ho Tengu-no-Kata", l'un des katas de notre école, ici, exécuté avec un bokken.


Sous la direction de Jacques FAIEFF, l'apprentissage de "buki-ho Tengu-no-Kata", l'un des katas de notre école, ici, exécuté avec un bokken.

Siegfried démontrant une utilisation du tessen.


Siegfried démontrant une utilisation du tessen.

Jacques et Alex en kamae en début d'un kumité kata.


Jacques et Alex en kamae en début d'un kumité kata…

Lors d'une phase du deuxième kumité kata.


et ici lors d'une phase du deuxième kumité kata.

Un groupe qui rassemble plusieurs nationalités, sur la voie du Tengu… à ce stage de printemps 2015.


Un groupe qui rassemble plusieurs nationalités, sur la voie du Tengu… à ce stage de printemps 2015.



 

École des cadres septembre 2015

          Notre rentrée Budo si elle se fait au début du mois de septembre, comme dans le milieu scolaire, il en est une seconde qui elle se fait à la fin de ce même mois et réunissant tous les cadres du CRB-IT (Centre de Recherche Budo – Institut Tengu). Trois bons mois nous ont « séparés » physiquement, mais certainement pas spirituellement… C’est justement cette même longueur d’onde qui nous rassemble. Une même conception de l’art martial, avec tant de questions… et des réponses, incomplètes, favorisant des pistes de réflexion. C’est toujours avec enthousiasme que nous nous revoyons. Des initiatives de recherche venant de certains dojos sont proposées. Des réflexions, et parfois accompagnées par des démonstrations, viennent chatouiller l’esprit des karatékas afin d’aller plus loin dans les méthodes pédagogiques véhiculées dans nos dojos.

Soké Roland HABERSETZER devant l'assemblée des cadres.


Soké Roland HABERSETZER devant l'assemblée des cadres.

     Il est évident, que selon tel ou tel sensei, une direction peut être prise par un dojo, mais toujours dans le respect des idées motrices et fondatrices enseignées Soké HABERSETZER dans son ryu. L’École des cadres est faite pour comprendre l’esprit du contenu des enseignements. Des pistes sont alors présentées et discutées pour améliorer un enseignement moderne et adapté aux formes de violences du monde d’aujourd’hui.

     La tradition nous a transmis des valeurs, dont par exemple celle de stopper la violence ! Si la technique est un moyen pour cela, elle n’est pas en soi une fin. N’empêche que la parole prend aujourd’hui encore plus de place pour bien comprendre ce que nous faisons : rendre davantage responsable le citoyen… par ses actes, par ses paroles, par son attitude apaisante plutôt que provocante.

     La jungle des pratiques martiales augmente… mais avec un contenu éthique à l’image d’un désert. Face à ces nouvelles méthodes (?!) on ne peut qu’y voir très souvent des tromperies. Mais un public peu cultivé ne peut évidemment pas se rendre compte de la pauvreté du contenu enseigné. Cela se conçoit aisément pour le débutant, mais quand même… lorsqu’on veut pratiquer une discipline martiale on se documente un peu pour savoir d’où viennent telle ou telle méthode et ce qu’elle vise. Ce qui n’est pas simple… dans cette jungle !

     Ce stage, pour le Dento… reste un rendez-vous qui nous remplit d’énergie. Il n’y a pas à dire, mais le partage d’idées est forcément moteur quand on se l’approprie pour les enseignements futurs. À nous, cadres, d’en faire quelque chose au sein même de nos dojos.



 

Kan Geiko 2015

notre stage d'hiver 2015

 

     Un stage d’hiver en Alsace sans neige, mais ça, on commence à l’accepter avec ce réchauffement planétaire. Même si nous étions à moins de deux semaines de Noël ! Car cette année ce stage n’eut pas lieu comme les années précédentes, en novembre…

     L’introduction de ce stage ne pouvait pas échapper, vous vous en doutez bien, aux évènements terribles qui ont marqué l’esprit des Français en premier lieu, comme ceux des autres nations qui respirent une certaine conception de la vie.

 La tsuba... la garde. La libellule... la liberté...
La tsuba... la garde.
La libellule... la liberté...

 

     Lorsqu’on assiste à de tels comportements déviants on ne peut qu’être choqué par ces personnes qui ne respectent pas la vie. Et c’est peu dire. Peut-on véritablement parler d’êtres humains lorsqu’on arrive à ce stade ? Celui qui suit la Voie Tengu, initiée par O-Sensei HABERSETZER, ne peut rester insensible devant ces horreurs. Nous, pratiquants d’arts martiaux, avons une réflexion qui porte sur la violence et ses modes opératoires. Et justement, comme il a été dit à plusieurs reprises dans les médias, la vigilance – zanshin – doit surgir en chacun de nous d’une manière constante mais sans pour autant sombrer dans la paranoïa. C’est tout simplement maintenir un esprit en éveil, où les sens fonctionnent pleinement. Savoir voir, savoir écouter… pour savoir anticiper.

 

     Comme à l’habitude, de nombreuses situations ont été démontrées par sensei et ses experts pour éduquer ce comportement de vigilance. Dans une situation où l’on devra agir d’une manière spontanée, il ne s’agira pas à ce moment, précisément, de se poser des questions mais bien d’être dans le cœur de l’action avec tout le discernement que cela doit avoir. Savoir mettre ses sentiments de côté, ne pas se laisser submerger par ses émotions, mais agir, froidement. C’est tout simplement le fruit de l’entraînement. Ce n’est pas non plus une transformation d’un être humain en un robot, vide d’émotions ! Face à la violence celui qui se met à penser durant l’action sera perdu… car le déferlement de l’action s’écoule pour détruire. Alors, avec les moyens dont nous disposons, il faudra faire face, ou pas si c’est plus fort que nous, ce qui n’est pas impossible.

Sylvain Fily démontrant un kumité en respectant la philosophie du ryu.

Sylvain Fily démontrant un kumité avec l'un de ses élèves.

Sylvain Fily intervenant pour montrer une création personnelle d'un kumité.

 

Alex Hauwaert, Jacques Faieff et Roland Habersetzer en démonstration.


Alex Hauwaert, Jacques Faieff et Roland Habersetzer en démonstration.

     C’est donc dans une ambiance spéciale que nous avons fait ce stage, mais toujours avec autant d’enthousiasme, la preuve… le nombre de karatékas présents. Et ce, même de Russie avec Evguéni et son groupe. Le contexte ne nous a pas permis de travailler comme d’habitude avec les armes du kobudo – sai, bo, tonfa, etc – mais avec quelques substituts dont nous garderons les secrets, évidemment ! Savoir s’adapter restera toujours une idée centrale sur la Voie Tengu, car la société change, et du coup les réponses doivent également s’accorder à cette nouvelle réalité. C’est ça une pratique moderne, même si celle-ci repose sur une culture technique ancienne pour ces racines.

     Au-delà de la technique, forger un mental fort reste une préoccupation majeure dans une situation de combat. La technique… au fond, peu importe, du moment que ça marche, mais c’est surtout dans quel état d’esprit on la pratique. Se protéger, protéger les autres, bref, respecter la vie, car il s’agit bien de ça. Rappelez-vous également de l’histoire du sabre de vie et du sabre de mort… À méditer !

 

Quelques membres du Dento Budo Dojo autour du fondateur du ryu, Roland Habersetzer et de leur sensei, Jean-Claude Bénis.


Quelques membres du Dento Budo Dojo autour du fondateur du ryu, Roland Habersetzer et de leur sensei, Jean-Claude Bénis.

     Au Dento Budo Dojo, souvent, nous parlons de cette notion du non–attachement. Dans une situation de combat, il s’agira de la vivre. D’ailleurs, la pratique du kata l’enseigne par essence. C’est un pilier central dans notre pratique. Tout ça pour dire, que l’esprit ne doit pas rester fixé lors d’une action, comme du résultat de celle-ci. Mais plus loin, se détacher également de ces évènements pour continuer de vivre… mais sans doute autrement.

     Dans nos dojos, nous aurons cette préoccupation d’éduquer ce comportement martial, qui, et c’est un paradoxe au regard des non-pratiquants, ne veut pas la guerre mais veut la stopper, en montrant qu’il y a une autre voie que celle qui consiste à vouloir détruire. Même si aujourd’hui le contexte est préoccupant face à cette montée de violence, il ne faudra pas descendre la garde, mais bien au contraire, rester très vigilant pour améliorer le discernement afin d’agir en son âme et conscience pour une meilleure qualité de vie.

Kan Geiko 2015


Kan Geiko 2015 - un groupe impressionnant ! (photo empruntée du site :
tengu.fr)