Mai 2019, Stage de printemps

Comme cela avait été annoncé, ce stage de printemps 2019, le 55e, fut d’une teneur particulière.

En effet, ce 55e stage était aussi celui d’une passation. La présidence assumée pendant 44 années par le créateur du CRB-IT, Soké Roland HABERSETZER, voit cette fonction relayée maintenant par Jacques FAIEFF. Des applaudissements largement exprimés venaient conforter ce choix.

Participants au stage de printemps.

Le ton était donné en début de stage lorsque le Soké du Tengu-ryu fit l’introduction. Rempli de Ki, avec une certaine « colère », une certaine « douleur », orientée vers l’intérieur du ryu* comme vers l’extérieur de celui-ci, sa prise de parole était comme une onde reçue par chacun.

Malgré tout le prosélytisme, avec des stages en France comme à l’étranger, en Europe comme hors Europe, malgré plus d’une centaine de publications dans des revues spécialisées d’Arts martiaux ou s’y rapprochant, malgré une centaine de livres publiés dont la célèbre « Encyclopédie des Arts Martiaux », de Roland et Gabrielle HABERSETZER, malgré des conférences, le résultat est là : médiocre.

Le rouleau compresseur de la médiocrité prime dans de nombreuses méthodes martiales qui considèrent le domaine de la défense jusqu’à presque du jeu ! alors qu’il s’agit de sauver une ou plusieurs vies humaines, avec toute la responsabilité que cela engage du point de vue pénal. Mais le constat est là, devant nous. Rendez-vous raté.

Il est clair que notre ryu dans ses concepts voit un décalage avec l’orientation actuelle des soi-disant arts martiaux… L’illusion prend le dessus sur la dure réalité qui nous tombera un jour dessus, mais ça sera trop tard !

Cela ne nous a pas empêchés de nous réunir avec un groupe autour de 80 personnes. La ténacité (lorsqu’on vient de Russie, on ne peut dire moins…), la volonté de suivre un Do, la fidélité, etc, étaient là, sans exclure pour autant l’ouverture, la remise en question des acquis, pour sans cesse améliorer sa propre pratique.

Une ouverture par exemple avec la pratique du kata Pappuren de l’Itosu-ryu. Toujours aller chercher la sensation du mouvement pour en extraire des principes adaptables dans les kumité de notre école est la bienvenue. C’est tout bonnement participer à l’affûtage de la lame…

Le travail de certaines séries du Goshin, propre au Tengu-ryu, prend davantage forme malgré la difficulté de ce qu’il représente. L’embusen, la technique qui sort des schémas habituels du karaté et les sensations corporelles comme mentales font de cette pratique à deux un échange bien particulier entre les karatékas. La rondeur, la souplesse prennent en effet plus de place que la technique employée lors des échanges dans les Kumité-kata. Comme formulé par le Soké, le Kumité-kata prend déjà l’allure d’un koryu-kumité-kata**, alors que le Goshin serait plutôt un shin-kumite-kata.

Le bokken, sabre de bois, eut également sa place dans ce stage de printemps en orientant le travail sur le dégainé que l’on trouve dans le Buki-ho Tengu-no-Kata*** de notre école.


* École, en japonais.
** koryu, ancien, en opposition de shin, nouveau.
*** Buki-ho Tengu-no-Kata se pratique de plusieurs manières selon l’arme utilisée mais en respectant les principes et l’embusen de la forme mère du kata : Kara-ho Tengu-no-Kata, qui se pratique à main vide.

Séquence du kata Hakufa
Séquence du kata Hakufa
Séquence du kata Hakufa
Séquence du kata Hakufa