Nos vœux
Aux lectrices et lecteurs de notre site,
Bonne année 2014…
La joie, le bonheur, des moments heureux de votre existence sont quelques ingrédients indispensables, parmi une multitude de biens d'autres, pour accompagner une vie dans le sourire. Alors, ayez avec vous ces compagnons de route, avec comme reine, votre santé.
L'année 2013 nous a montré que les obstacles avaient de nombreuses formes pour chacun. Est-ce un miroir suggérant davantage de réflexion sur nous-mêmes, sur la relation avec les autres, sur la compréhension de ces cultures différentes de la nôtre, sur le sens de sa propre existence ? Par exemple, que doit-on attendre d'une circonstance imprévisible comme celle de la perte d'un emploi ? Comment surmonter cette épreuve ? Que doit-on reconsidérer dans sa vie pour que celle-ci reste en mouvement ? ... Les questions ne manquent pas et toutes celles de cet état d'esprit là nous ramènent sérieusement à faire du tri dans la vie pour voir l'essentiel.
Le rire,
une thérapie du bonheur ?
Les événements n'ont pas manqué durant cette année 2013. Si parfois ceux-ci se situaient dans une sphère proche de la personne, d'autres au contraire très éloignés géographiquement laissaient quand même une sensation de proximité ne serait-ce que spirituelle. Par exemple, une catastrophe interpelle toujours car on peut toujours se dire : « Et si c'était chez nous »… pour le citoyen ayant un minimum de bon sens. Nous avons eu sur la planète des faits inquiétants relatés par les médias… jusqu'à souvent semer des peurs. À cela, répondons par un refus, au moins partiel, de se laisser gouverner par une information qui ressasse trop souvent de la noirceur et laissons la place à la joie ! N'est-ce pas bien mieux de faire rentrer le soleil en soi plutôt qu'une image sans cesse grise à l'image du brouillard ?
Nombreux sont ceux aussi qui disent d'être positif même si parfois la désespérance à une forte présence. Notre mental a une activité très puissante. Sa gouvernance est entre nos mains. Alors quels que soient les moments difficiles qui surgissent devant nous, comprenons bien que c'est aussi l'occasion de comprendre quelque chose afin d'évoluer vers de l'inconnu certes, mais de meilleur pour nous. Tout a un sens !
Que cette année 2014 soit un rendez-vous pour tous dans ce seul but de mieux comprendre ce que nous sommes. L'être humain construit ses limites… qu'il peut déplacer. Un exemple : le regard. Si nous considérions, d'après des théories très récentes de la physique quantique, le spectre des ondes dans une fenêtre, celle-ci ferait une largeur de 30 millions de km (environ 750 fois le tour de la Terre !) et notre regard qui va de l'infrarouge à l'ultraviolet (pour ses bornes extrêmes) ne serait que de 3 cm ! Même problème avec l'audition… Tout ça pour dire, que notre vision du monde est fortement erronée. Mais ça, vous le savez déjà… que ce que nous prenons pour une réalité n'est en fait qu'une illusion.
Et ce que nous vivons dans tout ça, pourtant, c'est bien réel ! Justement, c'est là le problème… qu'est-ce que la réalité ? Chacun à sa réalité… par ses propres limites !
C'est l'heure aujourd'hui où le domaine de la science vient à la rencontre de celui de la spiritualité. Pour vous aider, voyez par exemple l'auteur scientifique qu'est Régis Dutheil. Cela vous offrira une porte d'ouverture pour cheminer sur le sens de la vie… et pour demain, d'aider à construire la paix dans le monde mais qui doit passer par la paix intérieure.
Bonne quête en votre année 2014 pour des lendemains meilleurs pour vous et vos proches. Laisser la lumière rentrer… pour diffuser davantage d'amour plutôt que la haine !
Jean-Claude Bénis
NEIJIA et quelques principes dans la pratique du TAI CHI CHUAN
Stage à Sélestat
Cette année, et en accord avec Shihan Roland HABERSETZER, sensei Pierre PORTOCARRERO a eu la gentillesse d'intervenir au Dento Budo Dojo sur la demande de Jean-Claude BENIS pour effectuer une pratique interne qui n'est pas celle du tai chi chuan, mais qui par de nombreux aspects font écho dans celui-ci.
Pour commencer, et suite aux présentations, nous avons effectué le salut : Long Fu Shot Yin (l'union simple du Tigre et du Dragon, salut utilisé dans le Shaolin ancien, mais également dans des écoles internes), une pratique qui ouvre et ferme un cours dans une école dite traditionnelle.
Quelques mouvements de préparation pour une prise de conscience d'éléments du corps, mais sans rentrer toutefois dans une pratique qui pourrait être apparentée à du Qi Gong, ont suivi.
« Regarder » à l'intérieur de soi n'est pas forcément chose aisée… mais cela se construit avec du temps dans la pratique. Il est évident que lorsque le mouvement, comme la respiration, est « juste », alors cette attention peut se tourner vers l'intérieure. C'est donc dans cet état d'esprit que le stage a eu lieu.
Pour davantage renforcer ces nouvelles sensations (pour certains pratiquants) Pierre PORTOCARRERO a illustré son propos par un travail à deux en utilisant des lignes de force. Appelée jing dans les styles internes, ces forces sont davantage perçues comme des forces internes. Ce n'est pas ici la seule force physique davantage expérimentée dans les styles externes – waijia.
De nombreuses forces ont été recensées selon les styles dans la pratique du Tai Chi Chuan. Citons par exemple, la force qui adhère – chan tie jing, la force qui écoute – ting jing, la force qui comprend – dong jing, la force qui attire – yin jing, la force qui jaillit – fa jing, ou encore dans la séquence « Queue de l'oiseau » ces quatre forces : la force qui pare – peng jing, la force qui tire en arrière – lu jing, la force qui presse en avant – ji jing et la force qui repousse – an jing. Cette liste non exhaustive laisse entrevoir la complexité et la subtilité lorsqu'il s'agit de passer d'une force à une autre avec un partenaire. C'est d'ailleurs l'orientation qui est donnée dans la pratique du tui shou.
La difficulté consistera à rester dans cet été permanent d'écoute du partenaire afin de le maîtriser ; « règle » applicable pour les deux pratiquants du tui shou, évidemment !
Les stagiaires ont eu l'occasion d'entrevoir une nouvelle orientation qu'on peut mettre en œuvre dans sa propre pratique du Tai Chi Chuan, avec, espérons-le, cette prise de conscience où le regard intérieur à une place centrale. D'autres mots, d'autres gestes,… de sensei / sifu Pierre PORTOCARRERO a travers ses explications, ses démonstrations élargiront certainement la compréhension de chacun. Souhaitons alors que la lanterne puisse éclairer un peu plus…
Merci également à Shihan Roland Habersetzer et son épouse de nous avoir rejoint ce samedi soir pour un repas avec Pierre Portocarrero, en compagnie de certains stagiaires, partageant ainsi un moment heureux…
Koshiki Kata 2014
Si pour de nombreux karatékas le Koshiki Kata veut réellement dire quelque chose, pour d'autres cela leur inspire plutôt du « dépassé »… Et pourtant… quand on pratique des formes anciennes, et donc plus près des formes chinoises, on y découvre de réels secrets d'efficacité ! Et oui, c'est comme ça…
Pratiquer un Koshiki kata n'a rien de démonstratif pour ceux qui les observent. Les mouvements n'y sont pas d'une grande amplitude, ce qui en soi n'attire pas vraiment le regard… Par contre, pour le pratiquant, c'est une véritable voie pour la connaissance interne de son corps et plus loin… de son esprit. Difficile à comprendre dans un premier temps, mais le temps de la pratique amène à une compréhension plus profonde. Ses applications martiales sont redoutables, et surprenantes parfois.
Notre association n'a évidemment pas raté ce rendez-vous annuel. Des katas tels que Passai Dai, et Sochin du Shorin-ryu de la branche de sensei Yuchoku HIGA, ou encore, Rokkishu, Hakkufa, Happoren du vieux style de la grue selon Ohtsuka sensei, et aussi Pappuren du style Itosu-ryu sont des katas qui ont été vus durant ce stage. On peut tout de suite remarquer qu'il est parfois difficile de sortir du moule du style dans lequel chaque karatéka a été forgé… Un autre style… un autre hikité, un autre rythme, d'autres tensions… donnent de nouvelles couleurs à la palette de chacun pour une plus grande compréhension du karaté.
La pratique du Koshiki kata bouscule, remets en cause des certitudes, ouvre de nouvelles directions de recherche pour celui qui veut avancer… Pas toujours évident, c'est si confortable de se satisfaire de ce qui marche déjà !
Le Tai Chi Chuan s'invite ...
à la médiathèque de Châtenois avec la collaboration de Jean-Claude Bénis.
La médiathèque de Châtenois, très active avec la forte implication de ses bénévoles, a cette année orienté la culture autour du Japon. Le nom même de notre association - Dento Budo Dojo - n'offre aucune ambiguïté sur son origine japonaise, mais Jean-Claude BÉNIS, instructeur dans cette association, fut surpris lorsqu'on lui a demandé pour une conférence sur le tai chi chuan… venant de Chine !
Mais finalement, pourquoi pas… puisque notre pratique provient du maître chinois Yang Ming Shi et qui a "exporté" la forme des 24 mouvements du style Yang au Japon. C'est avec la collaboration de sensei Tadahiko OHTSUKA du Gojukensha de Tokyo puis de sensei Roland HABERSETZER que l'enseignement du Tai Chi Chuan est venu dans la pratique de Jean-Claude Bénis… et commencé en 1986 ! Plus de 25 ans déjà…
Françoise Ernst, pratiquante elle-même de Tai Chi Chuan, fut à l'origine de cette idée. Sa gentillesse, et l'idée même qu'elle avait de l'orientation que pouvait avoir cette conférence, a finalement eu raison pour convaincre Jean-Claude Bénis d'intervenir.
Exercice de "style" pas facile surtout lorsque celui-ci correspondait à une première ! Un véritable défit…
La présentation de la pratique du Tai Chi Chuan peut prendre plusieurs formes. Dans un premier temps, pour éclaircir le public, son origine historique – obscure par des thèses qui diffèrent encore par les historiens et spécialistes chinois eux-mêmes et laissant au fond encore à ce jour un brin de mystère – fut présentée. On parle du Tai Chi Chuan comme étant une école interne – Neijia, et pourtant l'influence (peut-être même l'origine ?) des styles externes – waijia – notamment la boxe du Shaolin, a son mot à dire.
Sa pratique très ancienne a incontestablement une origine martiale. Et pourtant le tai chi chuan en occident est rarement vu, pour ne pas dire occulté, sous l'aspect d'une boxe. Le style Chen qui a fortement gardé cet aspect n'a pu faire face au style Yang qui a lui développé la pratique orientant celle-ci comme une gymnastique faite pour une meilleure santé. On ne peut là aussi nier cette vérité ! Qui pourrait prétendre que la pratique du tai chi chuan fait du mal… quand on sait que les médecins occidentaux préconisent à certain patient cette "gymnastique douce"… Preuve une fois de plus d'une certaine méconnaissance. Mais on ne leur en voudra pas… tellement la compréhension laisse une saveur hermétique, et donc difficile à appréhender par un seul esprit cartésien. Pour comprendre le Tai Chi Chuan, il faut aussi s'intéresser à la culture chinoise qui possède un système de pensé différent du nôtre.
Comprendre le tai chi chuan c'est aussi s'intéresser, pour ne pas dire rentrer, dans la connaissance de l'univers (macrocosme) à travers le taoïsme - sans pour autant devenir taoïste ! - et ainsi pénétrer dans la compréhension de l'Homme (microcosme).
On perçoit davantage alors que cette pratique est une voie de l'homme… Et encore une fois de plus, loin de la compétition qui malheureusement voit jour à notre époque… La preuve parfaite que l'essence même de cette pratique est en train de se perdre. Reflet que la profondeur n'intéresse plus – ou peu de – personne.
Le Tai Ji ... cette mise en mouvement provenant du Wu Ji qui a donné le Yin et le Yang intéresse qui aujourd'hui ? Le vide, la vacuité… ne rapporte économiquement RIEN ! Très peu conciliable avec notre mode de vie.
Le tai chi chuan n'est pas seul dans les arts internes. Le Xing Yi Chuan et le Ba Gua Zhang ont été également présentés succinctement afin de mieux comprendre la place de chacun. L'orientation moderne fut également abordée, avec ces dérives qui s'amplifient à un tel point qu'un avenir proche sera semé d'une confusion obligatoire sur la définition même du Tai Chi Chuan, à l'image de la définition des arts martiaux… qui ne sont que rarement aujourd'hui des arts martiaux ! Il sera difficile de savoir à qui se référer. La standardisation imposée par les chinois comme seule référence juste laisse un goût amer pour une pratique qui doit au contraire offrir une création intérieure… Mais c'est bien là la marque d'une autre époque, preuve que la compréhension profonde n'est plus d'actualité, et risque de rester endormie pour très longtemps…
L'effet des Jeux Olympiques à sans doute contribué, par sa publicité visible lors de certains spots à la télévision, au développement de la pratique du Tai Chi Chuan. Ce n'est pas un mal en soi. Mais attention à ce qui pourrait être perçu comme un nouveau produit exotique, et dont certains sauront très bien s'en servir pour faire tout et n'importe quoi avec, et tellement éloigné de ce que doit procurer cette pratique.
Une mise en garde doit rester présente face à des discours fumeux et dont les gourous savent savamment se servir dans une période de crise comme nous vivons aujourd'hui.
Pour conclure, la pratique du Tai Chi Chuan reste avant tout un art martial, bien concret, où les pieds doivent rester sur Terre… accompagnée du plaisir d'approfondir toujours plus la connaissance interne de ce que nous sommes.
Après quelques mots de remerciement auprès du public, Jean-Claude Bénis a profité de remercier publiquement son maître, Roland HABERSETZER, dans le domaine des arts martiaux, a qui il doit énormément pour sa compréhension qui dépasse aujourd'hui celle de la seule pratique d'une gestuelle. Soulignant également qu'il était venu en Alsace pour cet enseignement qu'il n'hésite pas à véhiculer avec toujours autant de passion, sa pratique du tai chi chuan comme celle du karaté-do, et comme il le soulignait ci bien… "Sur une pièce de monnaie, il y a deux faces : pour moi, l'une représente la pratique du tai chi, et l'autre la pratique du karaté, toutes les deux sont indissociables."
D'ailleurs, quelques maîtres au Japon se sont mis à la pratique de ces deux arts… et bien d'autres encore.
50 stages
de printemps !
Mai 2014
Événement d'exception
Les dates anniversaires ont toujours une note particulière. Dix ans, vingt ans, vingt-cinq ans,… renferment un contenu croissant d'expérience qui au final pèse.
À l’intérieur de cette « longueur temporelle » l'action ne manque pas d'y manifester sa densité. On peut alors imaginer ce que peuvent représenter cinquante années de karaté pour ce seul stage dit de printemps. Pas rien ! Pas tout non plus… car ces stages étaient accompagnés par bien d'autres. Mais bon, laissons ceux-ci de côté pour nous intéresser à celui de mai 2014.
Les stagiaires, des fidèles pour la majorité, ont pu durant ce stage voir que la pratique du karaté était une pratique qui réunit les personnes, à travers un langage qui possède ses clés… aux contours pas vraiment définis au premier regard.
La preuve manifeste est celle de la joie de se retrouver mais aussi et surtout de partager, d'échanger, de progresser, grâce à l'accompagnement qu'a su exprimer notre Shihan, Roland HABERSETZER.
L'Art martial, n'étant pas du sport, possède en lui une dimension où l'Esprit doit se manifester et ainsi transformer le pratiquant en le dirigeant vers une action juste. Cette dernière doit si possible toujours préserver la vie. Le message de O-Sensei a toujours été celui de « ne pas se battre… » mais « ne pas subir » non plus. Les démonstrations, avec ou sans armes, ont illustré le concept (théorie)… pour que la pratique soit celle qui répond à une réalité (celle du moment vécu) et non rester dans les seules idées.
C'est toujours avec passion, aussi bien du côté de notre Soké, que de celui des karatékas, où le désir d'aller plus loin dans la compréhension de la démarche du Tengu-no-michi ne fait plus aucun doute, que ce stage affirmait une fois de plus la confiance que nous ressentons dans la réponse de cette voie. Non, ce n'est pas une pratique de musée, mais bien une pratique qui questionne le monde actuel et où notre Sensei nous interpelle sans cesse avec ses nombreux scénarii afin que nous puissions si possible anticiper quelques éventualités… et peut-être ainsi nous sauver d'une situation qui aurait pu tourner au drame… La désescalade des tensions qui parfois nous submergent est sans doute l'un des sujets considéré comme des plus préoccupants aussi bien à l'échelle individuelle qu'à l'échelle d'une nation (si on veut élargir le regard). Notre pratique nous enseigne en premier lieu à la mise en œuvre d'une réponse proportionnelle et adaptée à la situation dans le but d'obtenir une sorte de pacification. Cette compréhension doit aboutir à celle, plus large, d'un groupe, d'un peuple, d'une nation et allons jusqu'au bout, de l'humanité pour qu'un jour la notion de violence soit enfin effacée de notre manière d'être.
Tengu-no-michi par ses contenus pédagogiques sera toujours dans cette démarche qu'est celle d'arrêter la lance ! Pas de surenchère à la violence… mais au contraire aider à la transmutation vers une direction pacifique. C'est seulement en comprenant la source du conflit (qui peut être pluriel…) qu'on peut envisager une solution globale qui mènera à la paix, individuelle comme collective. Le Do prend ainsi toute sa dimension pour une compréhension profonde de ce qui peut être défini comme Art martial, sans usurpation du sens que veulent s'attribuer toutes ces pratiques sportives.
Ces cinquante ans de stage de printemps sont bien la marque déposée d'une conviction de transmettre, de partager une conception de l'art de la main vide… où aujourd'hui notre école, Tengu-ryu, est bien l'incarnation de ces valeurs qui ont pour seuls soucis celui de préserver la vie en l'améliorant… et non en la détruisant ! Malheureusement, l'actualité dans le monde nous montre bien que la Vie reste bien fragile…
Ces cinquante ans de stage de printemps sont bien la marque déposée d'une conviction de transmettre, de partager une conception de l'art de la main vide… où aujourd'hui notre école, Tengu-ryu, est bien l'incarnation de ces valeurs qui ont pour seuls soucis celui de préserver la vie en l'améliorant… et non en la détruisant ! Malheureusement, l'actualité dans le monde nous montre bien que la Vie reste bien fragile…
Jean-Claude Bénis
L'école des cadres 2014
De nombreux exemples montrent au travers de l'actualité que les tensions augmentent de plus en plus… entre des nations, entre des peuples, entre des ethnies, entre des groupes religieux, ou encore entre des personnes au sein même d'une même famille… Est-ce un désordre nouveau que nous vivons pour rentrer dans une « nouvelle ère » préfigurant ainsi un autre mode de vie ? L'Histoire nous montre bien que ce qui a été n'est plus, et que ce qui est non plus…
La loi du temps laisse son empreinte avec devant nous une infinité de possibles. Dans ces possibles, il en existe aussi un, celui de la réunion, entre des karatékas passionnés. Ce sont des personnes de différentes nationalités, de différents métiers, de différents niveaux socioculturels, de… et qui pourtant partagent des idées en démontrant, en expliquant, en offrant de leur temps pour le bien de tous. Une fois de plus, au sein même de notre école, le Tengu-ryu, ses cadres se sont réunis dans cet état d'esprit pour un seul but… celui de progresser avec tout le respect de chacun.
Les karatékas germaniques ont, pour cette École des Cadres, exposé des concepts très intéressants. De nouveaux éléments qui viennent compléter l'édifice… certainement ! Quoi qu'on dise de ce qu'est une école traditionnelle, gardons toujours à l'esprit que cette dernière se fonde sur des concepts anciens (aussi bien techniques que spirituels, entre autres…), mais qui ne veut pas dire désuets, obsolètes, tout en considérant certains « paramètres actuels » qui en fait quelque chose de bien vivant, pour répondre à certaines préoccupations (où les valeurs, là aussi venant du passé, ont plus que jamais une place centrale) et voulant ainsi améliorer le quotidien.
C'est quand même, soulignons-le, formidable, de voir des hommes et des femmes qui non seulement se réunissent pour partager des idées constructives mais qui surtout veulent les transmettre aux générations futures pour leur montrer que malgré ce désordre grandissant (individuel comme collectif) qu'il existe d'autres façons de voir pour, modestement, améliorer des comportements parfois déviants.
Notre École des cadres est aussi l'occasion d'orienter dans un même état d'esprit une pratique que l'on veut constructive pour le bien de l'humanité, même si un budo reste un art de la guerre… mais c'est justement ce qui fait d'un budo un art… si l'on considère que l'on veut préserver la vie et non la détruire.
Jean-Claude Bénis
Sensei Pierre PORTOCARRERO
au Dento Budo Dojo
À la veille de notre habituel stage d'hiver, nous avons eu la chance d'avoir la visite de Sensei Pierre PORTOCARRERO, élève, rappelons-le… de feu O-Sensei Tsuneyoshi OGURA (et dont O-Sensei Roland HABERSETZER fut également son ichi uchi deshi (premier disciple interne)…) qui nous enseigna quelques façons d'utiliser le corps à travers la méthode du Gembukan (nom du dojo de Maître OGURA au Japon et dont l'un de ses fils, Hisanori OGURA, y enseigne aujourd'hui mais en suivant la méthode de feu Meitoku YAGI avec un style Goju-ryu okinawaien et différent de son père) dont il est le représentant officiel en Europe.
Pour notre dojo, il est clair que ce passage, somme toute rapide, reste toujours un bon moment riche de réflexion quant à la façon de progresser dans sa technique du karaté. Au fond, quel que soit le style utilisé, le mouvement cache en chacun d'eux de réelles subtilités à condition de vouloir s'y attacher… L'utilisation intelligente du corps montre de véritables secrets d'efficacité mais qui se gagnent après un long travail… prix d'un effort dans la durée… assez loin des préoccupations actuelles où tout doit aller très vite ! Seulement voilà, le corps et l'esprit ont leur rythme…
Ce clin d'œil nous montre une fois de plus la richesse de l'art de la main vide - le karaté ! Vécu sous un tel angle, l'enseignement – on peut là réellement parler d'enseignement – éclaire un peu plus notre chemin où la passion ne fait qu'augmenter tant la richesse y est majestueuse… et je pèse mes mots !
Cet apport de Pierre Portocarrero montre bien à tous les membres du Dento Budo Dojo que cet état d'esprit dans lequel nous enseignons le karaté est bien identique même si nos techniques diffèrent. Cette considération démontre bien que la technique n'est pas une priorité en soi, même si celle-ci doit être appliquée avec justesse… mais que c'est bien ce qu'on en fait, son orientation qui restera prioritaire.
Tous les membres de notre association se joignent à moi pour remercier ces instants précieux auprès de sensei Pierre Portocarrero qui, nous le souhaitons, se reproduira ultérieurement… avec ce souffle si mystérieux que l'on appelle le Ki… et qui nous accompagne au dojo.
Jean-Claude Bénis
Kan Geiko 2014
Le Dento Budo Dojo fidèle à ce stage d'hiver
Les dates anniversaires – les cinquante ans de… - sont maintenant derrière nous. Mais l'esprit qui anime le Tengu-ryu est en dehors du temps. Pour preuve, ce nombre toujours aussi important de karatékas fidèles à ce rendez-vous. Une fois de plus, ce réel engouement crédibilise l'orientation de notre école.
Nous savons tous que nous vivons une période difficile. Difficulté collective comme individuelle. Directement ou indirectement. Mais cela n'empêche pas tous ces karatékas de vivre une expérience commune qui, avouons-le, intéresse. Qu'est-ce qui fait que tous ces karatékas venant de divers pays, parfois même très loin, viennent à ce stage animé par soké Roland Habersetzer et ses experts dans différents domaines de compétences ? On ne va évidemment pas répondre à cette question qui appelle une somme de réponses variées. Mais on peut toutefois en citer une : la passion.
La passion peut avoir un sens différent selon chacun. Disons, plus simplement, un intérêt. Oui, mais un intérêt à quoi ?… Celui de vouloir répondre à un questionnement, personnel là encore, et qui doit permettre de mieux vivre ! Et qui cela n'intéresse-t-il pas… de mieux vivre ? Mieux vivre avec soi, mieux vivre avec les autres, mieux vivre avec son environnement… car mieux vivre permet de mieux se préparer pour le futur.
Un futur par définition inconnu. Mais cela n'empêche de s'y préparer ! Mais au fait, se préparer à quoi ? Là, les possibles sont infinis. Mais compte tenu de ce qui se passe actuellement… plus au pire qu'au meilleur ! J'aimerais qu'il en soit différent… mais l'augmentation des violences (il en existe tellement de formes…) ne cesse de croître. Pour essayer (restons toujours modestes, s'il vous plaît !) de faire face (au moins à l'échelle individuelle) à cette violence il va falloir faire du tri en ce qui est prioritaire et ce qui ne l'est pas ! Si certains vivent, d'autres survivent, ne l'oublions pas… car c'est une clé de ces manifestations violentes. Mais ce n'est en aucun cas une raison de se laisser dominer par ces comportements déviants ! Ne pas se battre, ne pas subir…
Un brin de sagesse qui a sa force dans le fait même de manifester une attitude de respect sans pour autant s'incliner devant la bêtise. Quoi de plus bête, surtout à l'âge adulte, que de se battre, j'entends, avec le corps ou ses prolongements, les armes. Le constat montre bien que l'homme manque bien encore d'esprit… bienveillant, celui-là même qui vous connecte à quelque chose de plus grand, de plus haut, de plus élevé. Même si la prise de conscience est pour certain réelle et grandissante, elle est encore insuffisante. En attendant, il faut se préparer à une période qui risque d'estomper les couleurs pour ne laisser la place qu'aux noir et blanc. Dans ce cas-là, soyons du côté de la lumière pour éclairer et montrer que la couleur existe bel et bien !
Dois-je rappeler aussi que la pratique d'un budo, comme celui que nous pratiquons au Tengu-ryu, oriente les pratiquants vers de vraies questions, celles qui touchent à l'existence, au bien et au mal, au sens même de sa vie et de ce qu'on y met à l'intérieur… et bien d'autres sujets. La défense, dans un cas concret, doit rester sa première préoccupation avec une mesure adaptée aux circonstances ce qui fait du pratiquant un être responsable. Nous percevons la difficulté d'un tel comportement… il est tellement facile de frapper plutôt que de maîtriser, de contrôler un agresseur. Ce qui est, entendons-nous bien, très difficile face à plusieurs agresseurs… mais dans tous les cas de figure si l'agressé n'a su se poser les bonnes questions pour trouver quelques réponses alors il risque d'y avoir un dérapage dans la réponse. C'est pour cela que sensei nous interpelle sur l'état d'esprit avec lequel on participe durant une action. Au-delà de la technique, le mental sera au premier plan… décider avant pour ne pas hésiter pendant !
La réponse sera personnelle… ce qui construit la philosophie de chacun. Pour entraîner cela, de nombreuses situations ont été montrées, avec, des nouveaux concepts « d'entraînements » permettant ainsi de se rapprocher à une certaine réalité dont seuls les présents au stage seront de quoi je parle.
Le mot de la fin : toutes nos félicitations à Evgueni BEZROUCHKO promu 6e Dan - TASHI selon la graduation du ryu - par O-Sensei Roland Habersetzer.
Jean-Claude Bénis